Poussé dans ses derniers retranchements, le secrétaire général autoproclamé du FLN déverse de nouveau son fiel sur la presse après avoir perdu son pari, celui de prendre la tête du gouvernement comme il avait souhaité, pendant la campagne électorale. Aujourd'hui, il revient avec de nouveaux alibis pour monter au créneau, alors qu'il aurait dû s'expliquer loyalement sur les révélations qui ont été publiés par la presse nationale et internationale, sur les biens et fortunes qu'il a placés à l'étranger. Croyant pouvoir tout ramener aux jeux de la politique dans lesquels il excelle sans doute –autrement, il n'aurait pas accédé au poste de secrétaire général de la première force politique du pays-, en déclarant qu'il était victime d'une campagne de dénigrement suite à ses déclarations contre le DRS et ses appels à l'instauration d'un «Etat civil». Encore une fois, Saâdani se dévoile face à l'opinion publique dans sa vraie nature et ses véritables objectifs, qui n'ont rien à voir avec la séparation des pouvoirs, ni à aucune notion de démocratie, mais tout ce qu'il veut c'est d'échapper au glaive de la justice. A chaque fois, il brandit les mêmes justificatifs pour affirmer sa position qui lui garantit, pour l'instant, une immunité qui l'éloigne de toute poursuite judiciaire. En s'attaquant à la personne du premier responsable de l'institution la plus névralgique du pays, en l'occurrence le général de corps d'armée Mohamed Mediene, il voulait frapper les esprits, et chercher désespérément un refuge. En brandissant des slogans empruntés à une certaine opposition : la construction d'un «Etat civil», la séparation des pouvoirs, comme autant d'arguments pour légitimer un hypothétique quatrième mandat pour le président sortant, Amar Saâdani croyait avoir réussi à convaincre l'opinion publique par ses sorties ubuesques. Ses sorties exprimaient une volonté claire de nuire au bon fonctionnement des institutions de la république. Dans son premier réquisitoire, avant d'être rappelé à l'ordre par le chef de l'Etat, il a pris la défense de personnages mouillés jusqu'à la moelle dans de sales affaires de corruption, en les présentant comme des exemples de compétence et d'abnégation, et en accusant le DRS de vouloir les jeter à la vindicte populaire et intenter à leur intégrité par des enquêtes qu'il jugeait, lui, infondées. Mais il est clair que si Saâdani s'acharne ainsi à défendre des hommes notoirement reconnus comme des corrompus, il sait bien que lui-même en fait partie, et qu'il a certainement peur des charges qui pèsent sur lui dans de sales affaires connues de tous. Politiquement, cette énième sortie du chef contesté du FLN achève de le démasquer et de le montrer sous son vrai visage de machiavélique et d'irresponsable.