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Regard sur l'Algérie d'hier et d'aujourd'hui
Publié dans La Nouvelle République le 06 - 05 - 2014

Pour avoir un regard sur le FLN, très profond et juste, à mon sens, l'on ne peut valablement l'évaluer si l'on oublie le contexte du FLN historique.
A l'origine, les membres du FLN et ALN étaient des civils, et c'est des civils qui ont constitué le FLN qui à son tour créa et constitua l'ALN. Mais petit à petit, l'ALN a pris le dessus sur le FL N. Abane Ramdane et ses compagnons, par le biais du Congrès de la Soummam, ont voulu remettre les pendules à l'heure, en décrétant la primauté du civil sur le militaire. Après, on sait ce qu'il est advenu. L'ALN frontalière s'est imposée en tant que maîtresse du jeu, et fait du FLN son outil. Si l'on veut bien comprendre, il faut se demander pourquoi l'ALN de l'intérieur était d'accord avec les déclarations du Congrès de la Soummam et pas l'ALN des frontières ? Pour ma part, j'ai un début de réponse, à savoir qu'aux frontières il y avait les fameux officiers déserteurs de l'armée française, qui ont conseillé leurs chefs selon leurs visions extérieur de la révolution. Je m'explique: les officiers déserteurs de l'armée française avaient une formation militaire, qui faisait d'eux des professionnel du maintien de l'ordre français. Des hommes spécialisés dans la contre-guérilla et la contre- révolution. Alors que les hommes qui avaient déclenché la lutte armée de libération étaient des militants issus de l'école de l'Organisation spéciale, du PPA/MTLD. C'est deux profils à l'extrême l'un de l'autre. Et si l'on ajoute à ces officiers déserteurs de l'armée française les infiltrés du général de Gaulle, qui avaient par formation et pour mission la charge de mener l'ALN là où cela arrangeait les intérêts de la France, il va de soi que la prise du pouvoir, par ces officiers déserteurs, était en bout de piste. Un autre point très important. C'est une délégation du GPRA qui a négocié avec les hommes du général de Gaulle. Et sur le document des négociations, il est dit que c'est avec une délégation du FLN que la France a négocié. Par ce geste, la France a agréé le FLN au titre de dirigeants du pays. Donc c'est au FLN qu'elle a remis le pays. Et depuis, tous les autres partis ont dû être agréés par le ministère de l'Intérieur, sauf le FLN qui n'a d'agrément que celui de la France. (D'où l'appellation FLN, hizb frança, parti de la France). Comme si c'était une partie de la France qui avait demandé, et obtenu, son autonomie, l'Algérie devait être dirigée par le FLN Hizb França, selon le programme qui lui a été établi, à savoir les accords d'Evian. Et l'héritière de l'A.L.N, la nouvelle Armée Nationale Populaire (A.N.P.) devait encadrer cela et veiller à la bonne marche des choses, conformément aux accords d'Evian, c'est-à-dire l'Indépendance de l'Algérie dans l'interdépendance de la France. Et pour bien confirmer cet état de fait, alors que tous les pays du monde établissaient des relations avec la France par le biais du ministère des Affaires étrangères, l'Algérie quant à elle depuis son indépendance en 1962, et durant un quart de siècle, ses relations avec la France passaient par le ministère de l'Intérieur à l'indépendance, par le fait que tous les combattants du « FLN/ALN » étaient censés être des civils ayant pris les armes pour libérer la patrie. Ils avaient le droit d'intégrer le P/FLN (parti du Front de Libération Nationale) où ils ont siégé durant de nombreuses années, pour lui faire prendre la direction qui convenait au plan préétabli initialement. Alors qu'en fait ceux qui avaient pris les armes pour libérer le pays, étaient tous des civils, qui ont intégré le FLN/ALN, sauf les officiers déserteurs de l'armée française, qui eux étaient des militaires de carrière, et n'avaient donc pas le même statut et la même conception des choses que les Moudjahidine, authentiques combattants civils. A la mort du colonel Houari Boumediene, les officiers déserteurs de l'armée française qui l'avaient placé à la tête du pays, se saisirent du pouvoir, et plantèrent à chaque fois l'arbre qu'il leur fallait pour cacher la forêt où se dissimulait le laboratoire des décideurs. Dans l'Algérie d'hier, les chefs d'Etat comme s'ils descendaient du ciel, arrivaient par le haut, désignés, avant même la simple formalité des élections. Aujourd'hui les choses semblent avoir un peu changé, puisque les futurs présidents vont sortir de sous terre. Et pour cela, l'outil de réalisation étant le P/FLN, il faut récupérer cet appareil pour ce faire. Malgré toute la malveillance qui perdure, il y a une avancée énorme, qui veut dire que quelque part les décideurs commencent à avoir peur du peuple et ils prennent un peu plus de précaution. Le problème n'est pas seulement un problème de génération, mais celui de la transmission des valeurs (ou des travers plus exactement) que la nouvelle génération, appelée à prendre les rênes du pays, a reçu de ses aînés. Or - sauf bouleversement, endogène ou exogène - la relève semble être assurée par les descendants – déjà de troisième génération – des jeunes loups aux dents longues, qui sont allés à la bonne école de la corruption, en même temps qu'ils ont été formés dans les meilleures universités étrangères, où ils ont acquis de nouvelles connaissances qui vont leur permettre de faire de nouveaux tours de passe-passe, et nous entuber, plus malicieusement, sans que l'on s'en rende compte. Disons pour terminer que je fais partie de ceux qui savent que l'expérience du général de Gaulle ne pouvait pas ignorer qu'après la guerre, c'est les militaires qui dirigeraient le pays, d'où l'infiltration de l'ALN bien avant l'indépendance. L'autodétermination étant prédéterminée, tout le reste est un scénario mis en place qui a bien fonctionné jusqu'à un certain moment. Et puisque, il faut le dire, la mort existe, donc à la mort des hommes de l'ombre, et du départ tôt ou tard de Bouteflika, qui va diriger le pays ? Et comment ? REGARD SUR LE FLN - (Algérie 1962-2012). Partie I - Les quatre points cardinaux de la doctrine du P/FLN 1 / L'anticolonialisme Pour le P/FLN, le colonialisme est une phase historique, humiliante, condamnable et à combattre pour son mode de production surexploiteur transplanté en Algérie par l'Etat français à l'époque des guerres hégémoniques France-Angleterre, sans respect des populations indigènes structurées depuis des siècles en tribus. Ce mode de production a été complété par un peuplement intensif d'émigrés européens qui a façonné et mis en opposition deux classes sociales essentielles à son expansion : les «capitalistes» (entreprises et colons européens propriétaires exclusifs des moyens de production octroyés par l'administration locale) et les ouvriers et paysans indigènes (ne possédant que leur force de travail, enchaînés de surcroît dans le statut esclavagiste de l'indigénat). La règle négrière du travail a été généralisée: produire plus et payer le moins possible, sans respect de la personne humaine. Entre ces deux classes sociales, les rapports de force et d'intérêt sont restés foncièrement antagoniques. L'économie de l'Algérie a été édifiée un siècle durant dans le schéma d'une agriculture d'exportation enfermée dans des infrastructures d'occupation militaire. Dans ces conditions, la lutte anticolonialiste de cet arrière-pays de l'économie française a consisté à mobiliser les masses indigènes par une montée en puissance de la révolte et du sentiment national (attentats et attaques visant les Européens, suivis de répression de l'armée française) sous l'impulsion de l'organisation du FLN/ALN. En 1954, l'ALN n'était que le bras armé du FLN (financé par l'émigration et les pays arabes). Et l'ALN tout en prenant de l'ampleur s'imposa comme étant maîtresse du terrain d'action et fit du FLN une structure de soutien logistique et non plus la structure du commandement. C'est ainsi que l'ALN s'est imposée au sommet du fait de la guerre, et dès l'indépendance (1962) s'est emparée des commandes de l'Etat, laissant au FLN le soin de diriger les administrations centrales et territoriales. De 1962 à 2014, les blessures de la rivalité de commandement ne se sont pas complètement cicatrisées et ont, en plus du terrorisme, ouvert la porte à la guérilla des clans au sein de l'administration centrale. Pour apaiser le conflit, le discours du P/FLN a consisté à exalter l'indépendantisme, la réconciliation, et le nationalisme pour ainsi désamorcer et exorciser les dangers de la guerre civile et du régionalisme (frontières, Kabylie, Sahara, etc.). 2/ Le pouvoir étatique La clé de voûte du règne du P/FLN a été, depuis la conquête du pouvoir étatique en 1962, la garde du système par l'ANP que les officiers déserteurs de l'armée française ont organisé en véritable armée anti-insurrectionnelle, capable d'étouffer le moindre soulèvement populaire. Cette ANP, héritière autant du savoir-faire contre-révolutionnaire que d'une ALN dégarnie de ses cadres, évincée et/ou éliminée après 1965, faisait la pluie et le beau temps dans le Pays. L'article 120 des statuts du P/FLN étant décrété : Nul ne pouvait prétendre à un poste de responsabilité s'il n'était pas affilié au P/FLN. Sous ce régime, l'administration a alors formé la tête pensante et le bras organisateur de la gestion du pays. L'Etat s'est ainsi arrogé un rôle actif, exclusif et interventionniste dans la vie économique, plus soucieux d'uniformisation nationale que de lutte contre les disparités sociales (lutte contre les minorités, les zaouïas, les chefferies, les opposants...). Le capitalisme d'Etat comme mode de développement dominant a engendré l'avatar social de la société duale, un cancer social aussi long que difficile à guérir. 3 / Le nationalisme économique Dans son règne, le P/FLN a imposé l'industrialisation massive et intensive du pays à la suite du Plan de Constantine de De Gaulle (1958). A la faveur du discours socialiste (et des recettes pétrolières) l'économie administrée s'est érigée sous forme de capitalisme d'Etat (armada des sociétés nationales) selon le modèle prôné par De Bernis (industries industrialisantes) et Perroux (pôles de développement). Priorité a été assignée à l'industrie lourde au détriment de l'agriculture dans un déséquilibre structurel qui a
conduit à l'édification d'une société duale, à la faveur de la dérive sociale. Fallait-il pour ces choix réduire la parité monétaire fixée à 1 dinar pour 1 euro en 1964, à plus de 150 DA pour 1 euro en 2014 ? La ponction du pouvoir d'achat infligée à la population freine certes la part importée de la consommation des ménages (dont le financement se reporte sur les émigrés), mais elle permet aussi de faire obstacle aux concurrents venus de l'étranger. Dans ce scénario, si les coûts de main-d'œuvre sont, comme le dénoncent les politiciens français, 100 fois inférieurs aux coûts salariaux en France, les bénéfices rapatriés en France par les délocalisations sont aussi 100 fois inférieurs du fait du change monétaire (à moins qu'ils ne se réfugient dans les paradis fiscaux pour une autre stratégie de profit ou de lutte concurrentielle). Inversement, les investisseurs algériens n'auraient-ils pas intérêt à investir à l'étranger pour maximiser leurs profits et négocier emploi et fiscalité avec le pays d'accueil ? En situation de crise, où se solidarisent les économies, la combinaison des paramètres de l'investissement ne permettrait-elle pas de mieux balancer la structure de la croissance en faveur des populations? 4/ La restauration culturelle Le P/FLN a imposé la restauration des valeurs arabo-islamiques en contrepoint de l'étouffement culturel colonialiste, considérant légitimement, l'écrasement de l'identité personnelle, l'analphabétisme des populations et la sous-scolarisation de la jeunesse indigènes. Dès 1963, il a imposé une marche forcée (mais décousue) vers l'arabisation totale en s'aidant de ses deux leviers : l'Islam et les pays arabes. L'engagement idéologique du P/FLN a été répété (Congrès de la Soummam, Charte de Tripoli, Charte d'Alger..), mais aussi à propos de la formation professionnelle et de l'enseignement général, objectifs qui mettront en opposition de phase arabisants et francisants. La jeunesse, d'où devait émerger, après 62, une génération de «bâtisseurs» de l'islam et de la nation, se dit profondément désenchantée. (suivra)


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