L'ouvrage «Mémoires d'une combattante de l'ALN» vise «à faire découvrir aux jeunes générations le visage abject et sauvage du colonialisme français», a indiqué la moudjahida Zohra Drif-Bitat au cours d'une rencontre de présentation de son livre, mardi à Tissemsilt, à l'occasion de la commémoration du 69e anniversaire des massacres du 8 mai 1945. La moudjahida a expliqué, au cours d'une rencontre de présentation de cet ouvrage, que l'objectif de ces mémoires est «de montrer et faire découvrir aux jeunes générations le visage abject et sauvage du colonialisme français». «Des villages et des dechras entiers ont subi la barbarie de l'armée coloniale française qui pratiquait la politique de la terre brûlée partout où elle passait», a-t-elle affirmé, tout en rappelant qu'à l'indépendance du pays l'analphabétisme touchait 98% de la population algérienne. Mme Drif-Bitat s'est également longuement étalée sur la période de son incarcération avec ses compagnons d'armes, et des séances de torture pratiquées par les paras dans leurs tentatives d'arracher des aveux ou des informations sur les réseaux de l'Armée de libération nationale (ALN). Avec grande émotion, la conférencière a également évoqué des personnages qui l'ont marqués comme les chahids Ali La pointe, Hassiba Ben Bouali ou encore Larbi Ben M'hidi. L'auteure de cet ouvrage s'est appuyée sur des témoignages sur la guerre de Libération nationale, notamment sur la bataille d'Alger (1956/1957), période charnière de l'histoire de l'Algérie qui a permis de desserrer un peu l'étau sur les zones montagneuses et les maquis en portant le combat libérateur dans les grandes villes, particulièrement la capitale, Alger. Au cours de cette rencontre, mise sur pied par la direction locale de la culture pour commémorer le 69 anniversaire des massacres du 8 mai 1945, le journaliste et chercheur en histoire Amar Belkhodja a observé que les travaux sur la révolution armée connaissent «un certain dynamisme» grâce aux témoignages et biographies des moudjahidine. «Ces travaux constituent des références non négligeables pour les chercheurs intéressés par cette importante période de l'histoire nationale», a-t-il souligné, appelant les moudjahidine et acteurs de cette période à écrire leurs mémoires pour préserver la mémoire nationale et transmettre des données importantes sur la révolution du 1er novembre 1954. Mme Zohra Drif-Bitat a été honorée pour ses sacrifices consenties afin que le pays recouvre son indépendance nationale et sa liberté.