En raison de la situation sécuritaire jugée d'explosive en Libye, l'Algérie a décrété l'état d'alerte maximale aux frontières libyennes et tunisiennes. Les frontières avec la Libye ont été totalement bouclées alors que des renforts de plus de 5 000 soldats ont été déployés ces dernières 48 heures sur les frontières avec la Tunisie. Des sources généralement bien informées ont indiqué que des hommes de troupe de l'Armée nationale populaire et de la gendarmerie ont été déployés sur les frontières tunisiennes, limitrophes avec les wilayas d'El-Oued, Tébessa, Souk Ahras et El-Tarf. Ces sources ont été confirmées par les habitants de la wilaya de Khenchela qui ont indiqué que plusieurs hélicoptères de l'ANP transportant certainement des troupes ont survolé pendant plusieurs heures la région dans la nuit de mardi à mercredi. C'est un nouveau plan de sécurité qui a été mis en application afin de renforcer le contrôle sur les frontières avec la Tunisie, ont ajouté les mêmes sources. Ces renforts ont pour but d'annihiler toute tentative d'incursions terroristes en provenance de la Libye et de la Tunisie. Toujours et selon les mêmes sources, ce nouveau plan prévoie un contrôle aérien sur les passages et accès frontaliers dans les wilayas de l'Est algérien, à savoir Tébessa, Khenchela, El-Oued, Souk Ahras et El-Tarf. Les services de sécurité algériens demeurent inquiets au sujet des Libyens qui ont fui leur pays en passant par Ras Jedir. Des informations ont indiqué qu'au moins 10 000 Libyens sont rentrés sur le territoire tunisien durant ces deux derniers jours. Nous ne savons pas encore l'identité de ces fuyants et si un tri a été procédé par la police de frontière tunisienne. Des sources tunisiennes ont fait par également de la fuite d'une délégation de diplomates émirats composée d'une quarantaine de personnes. La délégation a traversé les passages frontaliers de Dhiba et Wazen, quelques minutes seulement après l'annonce des Emirats arabes unis du retrait de leurs diplomates de la Libye. Les renforts déployés sur les frontières avec la Libye et la Tunisie interviennent au moment où des informations parlent d'une probable suspension des vols d'Air Algérie vers la Libye. Cet état de fait pourrait se faire immédiatement après la fin des rapatriements des ressortissants algériens présent encore en terre libyenne. Cette information a été confirmée par un responsable de la compagnie à une agence de presse étrangère tout en gardant l'anonymat. Les pilotes de la compagnie auraient demandé à la direction de suspendre le vol hebdomadaire en direction de ce pays. Certains pilotes auraient également affirmé qu'ils ne voulaient plus travailler sur cette ligne. La suspension des vols vers la Libye est intervenue également après que le groupe pétrolier Sonatrach a décidé de rapatrier ses employés de Libye. «Il s'agit simplement d'une mesure préventive qui ne découle d'aucune menace», a déclaré une source ministérielle.