Le chef du département des opérations militaires de l'armée israélienne, le lieutenant Yoav Har Even, a reconnu l'incapacité d'Israël de vaincre le Hezbollah dans la prochaine guerre sans compter sur les manoeuvres terrestres et les incursions rapides à l'intérieur des territoires libanais, mettant en garde contre l'arsenal balistique dans les mains du Hezbollah. Selon lui, cet arsenal est aussi important que les arsenaux des armées du monde. Les propos de Har Even sont survenus dans un congrès organisé par la revue Israël Devnis, sous le titre «les défis du recours à la force sur le terrain militaire changeant». Il a exposé la vision du département des opérations pour les prochaines guerres et les défis, ainsi que les préparatifs de l'armée israélienne pour y faire face. Abordant la question des équilibres de force entre Israël et ses ennemis, Har Even a souligné l'accentuation des capacités militaires du Hezbollah, qui lui a permis «de devenir un Etat alors qu'il était une organisation». Le Hezbollah possède des forces de combat grandissantes qui équivalent aux forces des armées du monde. «Le développement des capacités de combat concerne le domaine de la capacité du feu, quantitativement et qualitativement, ainsi qu'une zone de combat riche dans laquelle il acquiert l'expertise militaire, telle que se passe en Syrie. Donc, le Hezbollah n'est plus une organisation terroriste classique». Selon l'officier israélien, la stratégie militaire adoptée par Tel Aviv pour faire face à ce défi est basée sur l'institution d'une force de dissuasion qui permet conjointement de trancher la bataille. «L'armée était prête à faire face à des entités et des pays, et est aujourd'hui prête à combattre des organisations terroristes actives dans des zones résidentielles», a-t-il dit. L'arsenal du Hezbollah équivaut aux arsenaux des armées du monde Par ailleurs, Har Even a admis l'ampleur des changements dans les zones de combat entourant Israël. «Tous les pays frontaliers avec Israël se caractérisent par un faible contrôle sur leurs territoires, que ce soit au Liban, en Syrie ou encore en Egypte malgré l'amélioration du contrôle égyptien et la prise en charge de la souveraineté du pays». La théorie de «l'activation de la force» chez l'armée israélienne se résume par son aptitude à mener une guerre rapide avec des feux nourris dans le but de trancher la bataille et de réaliser des exploits sur le terrain. Ceci est censé raccourcir le temps de la guerre et diminuer par la suite l'ampleur du pilonnage de l'intérieur israélien», a expliqué cet officier israélien. Il a cependant reconnu qu'il n'existe pas de formules magiques ou de brevetés parce que les résultats sont liés à l'ampleur de l'exploit d'une part, et au comportement de l'ennemi et son combat de l'autre. Le bombardement du front interne israélien est l'une des caractéristiques de la prochaine guerre. Ce front s'activera dans toute guerre et accompagnera tous les détails du conflit dès son début jusqu'à sa fin ». Une source militaire israélienne a assuré dans un entretien au quotidien israélien Haaretz qu'«un communiqué clair émanant de la direction politique en Israël insiste à ce que la guerre prochaine soit courte», soulignant que «la deuxième guerre du Liban en 2006 a dévoilé de nombreuses lacunes qui ont nécessité des modifications au niveau de la politique militaire adoptée».