Les monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont appelé ce lundi le Conseil de sécurité de l'ONU à se réunir d'urgence pour agir et empêcher «un massacre» à Homs, dans le centre de la Syrie, cible depuis samedi d'une offensive de l'armée syrienne contre les rebelles. Dans un communiqué, les six pays du CCG annoncent «suivre avec une profonde inquiétude (....) le siège injuste que les forces du régime syrien imposent à Homs, avec un soutien militaire du Hezbollah libanais opérant sous la bannière des Gardiens de la révolution», corps d'élite de l'armée iranienne. Les monarchies du CCG (Arabie Saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar) appellent «le Conseil de sécurité à se réunir d'urgence pour briser le siège de Homs et empêcher le régime syrien et ses alliés de commettre des massacres sauvages». Estimant que l'attaque contre Homs «menace l'unité de la Syrie», la Coalition nationale de l'opposition avait exhorté samedi les pays occidentaux et arabes la soutenant à prendre des mesures, notamment «une zone d'exclusion aérienne et des frappes militaires» sur des bases des autorités syriennes. Sur l'autre front, Israël a terminé la formation et l'entraînement d'un bataillon arabe dans l'armée israélienne baptisé «Arabes de l'Armée israélienne», «Horv», conçu spécialement pour affronter le Hezbollah dans une prochaine confrontation. Selon le site Syria Truth, le commandement de l'armée israélienne a veillé à ce que les officiers de cette unité militaire soient «des Druzes partisans de Walid Joumblatt et des Bédouins aux affinités wahhabites connus pour leur hostilité dogmatique aux chiites ». À cet égard, le site rappelle les déclarations de dirigeants des Frères musulmans ou salafistes de l'insurrection en Syrie qui ont affiché leurs affinités avec l'entité sioniste : «Israël et les Musulmans sunnites de Syrie sont dans le même front, contre les chiites, les Nassirites, et les Majous qui ont tout trois un projet commun pour éliminer les Juifs», a dit le membre du Conseil national syrien (CNS) Khaled Khoja, pour la deuxième chaîne israélienne, demandant à Israël de bombarder la Syrie. S'agissant du bataillon, l'entité sioniste a veillé à lui faire une propagande importante, et mettre la lumière sur les manœuvres qu'il a effectuées dernièrement. Il s'agirait de rassurer le public israélien, qui n'a pas encore oublié la défaite cuisante que son armée a essuyée durant la guerre 2006. Et aussi de continuer dans la politique de dissuasion, laquelle esquive jusqu'à présent un embrasement de la situation. Selon la radio de l'armée israélienne, ce bataillon vient d'achever une formation intensive dans le plateau du Golan syrien. A son micro, son commandant Shadi Abu Farès a révélé «la mise au point de nouvelles méthodes et tactiques pour combattre l'ennemi au Liban le plus efficacement possible». Il a souligné que «les combats sur le territoire libanais exigent un style de camouflage sévère, compte tenu de la nécessité de ralentir la progression des troupes sur le terrain», ajoutant que «les nouvelles techniques et tactiques de combat adoptées par le bataillon et manœuvrées récemment sont parfaitement adaptées à la lutte contre les programmes soutenus par le Hezbollah, y compris l'utilisation du feu lourd à distance ». Il a ajouté : «Nous avons travaillé sur les tactiques et les techniques de combat existant dans l'armée israélienne, y compris celles des zones de combats ouverts et associés, nous les avons appliquées avec des modifications adaptables à la réalité sur le terrain contre le Hezbollah, puisque le bataillon a une riche expérience, et nous avons une connaissance préalable de ce qui nous attend à la prochaine guerre au Liban». La radio israélienne a mis l'accent sur ce qu'elle considère être les succès du bataillon Horv dans l'exercice de ses fonctions, notant qu'il a acquis une expérience opérationnelle, en particulier au cours de son travail pendant de nombreuses années au Liban. «Durant la seconde guerre du Liban en 2006, elle a été la première des unités de combat à traverser la frontière vers le territoire libanais, et la dernière à retourner. Raison pour laquelle elle a remporté de nombreuses médailles d'appréciation pour ses efforts», dit la radio, sachant que la guerre 2006 a été une défaite importante pour Israël. Le correspondant de la radio a rapporté les propos du commandant de la région nord, le colonel Sion Ertson, selon lequel «le bataillon Horv devrait apprendre à toute l'armée israélienne comment lutter efficacement face du Hezbollah». Dans les détails, il précise que les manœuvres ont eu lieu en Haute Galilée et dans le plateau du Golan, et qu'elles ont duré trois jours consécutifs, avec la participation des chars et de véhicules blindés, mettant l'accent sur le rôle des forces spéciales d'ingénierie chargées d'ouvrir les routes pour faciliter les déplacements de l'infanterie. Quant aux méthodes de combat, le journaliste israélien s'est contenté de signaler que les exercices s'étaient basés sur les tirs de feu intensifs et le recours à l'artillerie «visant à empêcher l'ennemi de lever la tête». Pour sa part, le commandant du bataillon Abou Fares, n'a pas manqué de se vanter en disant : « l'on peut souligner que bataillon Horv est prêt à toutes les situations». Selon lui, après avoir terminé sa formation, le bataillon Horv devrait se déployer sur la frontière avec le Liban. «Nous allons travailler pour empêcher l'infiltration de toute incursion à partir du territoire libanais. Nous allons également maintenir sa position défensive et l'activer. En même temps, nous allons mener des activités supplémentaires dont nous ne pouvons révéler les détails», dit-il. Se voulant rassurant, le colonel Ertson a déclaré : «que les changements dans la région nous imposent d'être prêts pour la guerre, cependant avec le bataillon Horv, je serai beaucoup plus rassuré qu'avec tout autre bataillon dans l'armée israélienne ». Fait marquant et significatif : étaient présents aux manœuvres du bataillon arabe dans l'armée israélienne le commandant de la région nord de l'armée israélienne, le général Yaïr Golan, et le commandant de la brigade de la Galilée dans l'armée, le brigadier Hertsey Halevy.