La commission électorale de Tunisie propose que les prochaines élections législatives aient lieu le 26 octobre, a déclaré lundi à Reuters le président de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), Chafik Sarsar. Elles seraient suivies par un scrutin présidentiel dont le premier tour aurait lieu le 23 novembre et le second, si nécessaire, le 28 décembre, afin de parachever la transition démocratique lancée par la «révolution de jasmin» du début 2011, annonciatrice des insurrections du «printemps arabe». La proposition de l'Isie sera remise à l'Assemblée constituante, qui s'est entendue vendredi dernier sur l'ordre des scrutins, fixant les législatives avant la présidentielle. «Notre proposition, que nous présenterons à l'Assemblée constituante, est d'organiser des élections législatives le 26 octobre 2014 et le premier tour de l'élection présidentielle le 23 novembre 2014, avec un second tour le 28 décembre», a déclaré lundi à Reuters Chafik Sarsar. Le Parlement tunisien devrait approuver dans les prochains jours ce calendrier censé rassurer les investisseurs après plus de trois ans de turbulences politiques. Le déficit budgétaire tunisien devrait atteindre 8% du PIB d'ici la fin de l'année, en augmentation de plus de 50% par rapport à l'époque du président Zine ben Ali. Les nouvelles autorités devront prendre des mesures fortes pour réduire les dépenses publiques et relancer l'économie, avec un taux de chômage qui s'établit à 15%. Islamistes et laïques Elles devront aussi poursuivre la lutte contre les islamistes, soupçonnés notamment de l'assassinat de deux dirigeants de l'opposition laïque l'an dernier. Le parti islamiste modéré Ennahda avait remporté les premières élections de l'ère post-Ben Ali mais, fortement contesté, il a été contraint de laisser la place à un gouvernement intérimaire composé de techniciens. La prochaine campagne électorale devrait être largement dominée par Ennahda et la formation laïque Nida Tounes. Si aucune majorité claire ne se dégage, le parti Nida Tounes serait ouvert à la formation d'une coalition de gouvernement avec Ennahda, a déclaré en mars son chef, l'ancien Premier ministre Beji Caid Essebsi. Le dirigeant d'Ennahda, Rached Ghannouchi, a estimé que la Tunisie avait besoin d'un gouvernement de large consensus pendant les cinq prochaines années pour asseoir solidement les institutions démocratiques. Parmi les candidats probables à l'élection présidentielle, on cite les noms d'Essebsi, du chef de l'Etat sortant Moncef Marzouki, du président du Parti républicain Nejib Chebbi et de Hachmi Hamdi, dirigeant du parti «Tayar Al Mahaba». Ennahda n'a pas annoncé quel serait son candidat.