A quelques heures du match Belgique-Algérie, prévu cet après-midi à Belo Horizonte dans le cadre du Mondial-2014 de football, la pression monte crescendo dans le camp des supporters algériens qui ont créé une folle ambiance dans la ville brésilienne. Arrivés par groupes depuis dimanche, ces inconditionnels des Verts, munis de toute la panoplie du parfait supporter (maillot, drapeau, serre-poignet, vuvuzela, casquette ou chapeau), sillonnent les rues de Belo Horizonte comme s'ils étaient «at home», à Bab El-Oued (Alger), dans le quartier oranais d'El-Hamri ou sur le Cours de la Révolution d'Annaba. Au total, ils seront près de 4 000 supporters dans les travées du stade Mineirao, où évolue le club de Cruzeiro, à encourager les coéquipiers de Sofiane Feghouli face aux Diables rouges belges. 2 000 de ces supporters ont fait le déplacement avec Touring Voyages Algérie (TVA) et 240 transportés à titre gracieux par Mobilis, l'opérateur national de téléphonie mobile. Joignant l'utile à l'agréable, ces supporters, venus des quatre coins du pays mais aussi d'Europe, ressentent la pression du jour J mais ne veulent pas se laisser emporter pour ne pas «gâcher» ces journées inoubliables de Coupe du monde. «C'est la première fois que je vais assister à un match de Mondial. Il ne faut donc pas se stresser à mesure que le coup d'envoi de la rencontre approche. Nous essayons, moi et mes compatriotes de prendre du plaisir avant de passer aux choses sérieuses», témoigne à l'APS, Sid Ali, un trentenaire de Constantine dont les traits faciaux laissent penser à un jeunot en train de réaliser son rêve. Dans le centre de la Vieille-ville de Belo Horizonte, le hasard a avancé les «hostilités» avec ce face-à-face entre supporters algériens et belges qui ont commencé à arriver au Brésil depuis le royaume. Mis à part des échanges verbaux dans le cadre du jeu et du respect de l'autre, aucun dérapage de l'une ou de l'autre partie n'a été enregistré. «One, two, three, viva l'Algérie» et «Nerebho la Belgique nwelou labess (traduire : nous battrons la Belgique pour être bien)», lancent les fans des Verts, auxquels les Diables Rouges, sûrs d'eux, n'ont pas voulu accorder trop d'importance. «On en reparlera demain (aujourd'hui, ndlr) sur le terrain», se contentent-ils de répondre en affichant une mine de ceux qui ont confiance en leurs joueurs, coachés par l'ancien international Marc Wilmots qui a construit un groupe jeune mais au fort potentiel. Cet optimisme est partagé cependant par plusieurs Algériens qui croient, dur comme fer, à une qualification historique des hommes de Vahid Halilhodzic pour les 8es de finale du Mondial brésilien. «Avec cette équipe et un groupe abordable (Belgique, Corée du Sud et Russie, ndlr), la qualification est dans nos cordes», estime Youcef, un commerçant de Mostaganem qui piaffe d'impatience à l'idée de voir l'équipe nationale jouer devant ses yeux dans une Coupe du monde. Mais d'abord, les Verts doivent commencer à inscrire des buts dans une phase finale d'un Mondial puis remporter au moins une rencontre, ce qu'ils n'ont plus réussi à faire depuis les coupes du monde 1986 au Mexique et 1982 en Espagne, contre respectivement l'Irlande du Nord (1-1) et le Chili (3-2).