On y croyait. D'autres pas. L'Algérie a sa qualification historique aux huitième de finale de la Coupe du monde de football 2014 qui se tient au Brésil. Héroïques ont été les joueurs de la sélection algérienne. Face à la Russie, un adversaire robuste, bien organisé tactiquement et au physique impressionnant, les Verts ont fait l'essentiel jeudi dernier à l'occasion du dernier match du premier tour du groupe H. Beaucoup appréhendaient cette rencontre. Beaucoup avaient du mal à voir les Guerriers du désert au second tour de la plus prestigieuse des compétitions footballistiques. Les plus septiques n'auraient jamais cru voir les Slimani et consorts reprendre leur souffle après une première mi-temps ratée et un but russe (Kokorin) venu très tôt. Impossible n'est pas algérien. Cela a été vérifié en seconde période. Les consignes du sélectionneur Vahid Halilhodzic étaient claires, «on a plus rien à perdre, il faut attaquer pour pouvoir revenir au score». Le moment tant attendu par les millions d'Algériens arrive à la 60e minute de jeu lorsque l'attaquant Slimani monte plus haut que les autres joueurs. D'une tête magistrale, il permet à l'Algérie de réaliser un rêve. A ce moment précis, la porte du 2e tour est ouverte. Le plus difficile reste à venir car il faut sauvegarder cet avantage. Pour éviter de subir le jeu, les Verts tentent de maintenir une pression sur les Russes qui n'ont d'autres choix que d'attaquer pour essayer de prendre l'avantage, la seule issue d'une éventuelle qualification. Cependant, la détermination des Medjani et ses camarades est plus forte. Ils sont combatifs sur le terrain. Le coach Vahid fait alors appel à Yebda pour stabiliser le milieu ainsi que Ghilès et ensuite Soudani pour fermer les deux couloirs et épauler leurs camarades. Nous sommes s'y proches du but. Les minutes passent difficilement, on a l'impression de voir des heures défiler. On guette le moindre geste de l'arbitre turc Cuneyt Cakir. La pression monte. Le stress est grand. Puis c'est le coup de sifflet final. Une joie incommensurable envahit les éléments de la sélection, staff technique, administrative, médical, supporters, journalistes, dirigeants... Le bonheur est à son comble. Curitiba où s'est déroulée la rencontre est algérienne. Partout où on passe le «one, two, three, viva l'Algérie» est repris en cœur, même les Brésiliens s'y mettent. Ils fêtent la qualification avec les Algériens... Halilhodzic aux anges Il était tout heureux, le sélectionneur de l'équipe d'Algérie à la fin du match. «C'est une immense joie que je ne peux pas décrier. Les joueurs ont fait un match héroïque pour arracher cette qualification historique et méritée. Nous rencontrerons les Allemands, cela va être plus compliqué. C'est l'histoire qui se répète mais pour le moment, je préfère savourer cette victoire.» Pour le coach de la Russie, l'Italien Fabio Capello, il a voulu trouver des excuses en s'en prenant à l'arbitre pour dire que sur le but, il y avait faute des Algériens. Cependant, il a tenu à féliciter les Verts qui dit-il, sont bons. Des supporters sollicitent l'intervention de l'Etat Des supporters algériens, que nous avons rencontrés à la fin de la rencontre, nous ont interpellés pour transmettre leurs doléances aux autorités du pays pour qu'ils interviennent et prolongent leur séjour au Brésil afin qu'ils puissent encourager les Verts le 30 juin prochain contre l'Allemagne à Porto Alègre. Ils sont presque 500 à avoir fait le déplacement avec une agence privée alors que leur retour en Algérie est prévu le 28 de ce mois. «Mobilis et Ooredoo ont décidé de prendre en charge les 2 000 supporters qui sont venus avec l'agence publique Touring Voyage Algérie. C'est une très bonne chose. On voudrait bien rester pour prêter main forte à nos joueurs», nous a déclaré l'un d'eux. Un autre venu seul, a décidé de prolonger son séjour au détriment de son travail, il vit en France. «Je dois reprendre dimanche, mais je vais rester au Brésil. Ce n'est pas courant de voir notre sélection jouer des huitièmes de finale d'un Mondial. Cela en vaut la peine, quitte à perdre mon travail», nous avoue-t-il avec fierté avant de nous donner rendez-vous à Porto Alègre pour un prochain exploit. Pourquoi pas ?