Des participants à la journée parlementaire sur les accords de libre-échange régionaux ont estimé qu'une adhésion de l'Algérie aux autres espaces de libre-échange nécessitait une longue préparation des entreprises nationales. Lors de cette journée initiée par le Parti des travailleurs (PT) et l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), des experts ont souligné la vulnérabilité de l'économie nationale, appelant à son redressement avant de s'engager dans d'autres accords. L'Algérie dispose de grandes capacités financières, mais n'a pas d'économie forte lui permettant de faire face à la concurrence des pays développés, a relevé Abdelmalek Mebarek Serai, dénonçant la facture «trop grosse» des importations. Il a proposé, à ce titre, de mettre des barrières pour freiner la hausse des importations algériennes d'un côté et de booster les exportations hors hydrocarbures d'un autre côté et ce, en développant les entreprises nationales. Selon ce consultant international, l'Algérie n'est pas encore prête à accéder à l'OMC, affirmant que «plus de 90% des entreprises nationales sont faibles et ne peuvent pas faire face à la concurrence étrangère (à) et 45% fermeront en cas d'ouverture de notre marché». De son côté, le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi-Saïd a estimé que l'OMC avait été «créé par les Occidentaux pour protéger leurs économies». La hausse importante de la facture des importations de l'Algérie, a-t-il poursuivi, contribue à la création et à la sauvegarde de 4,5 millions d'emplois annuellement à travers le monde, a fait savoir Sidi-Saïd qui s'est référé aux données de la banque mondiale. Le premier responsable de la centrale syndicale a plaidé pour la promulgation d'un texte de loi visant à mettre des barrières et freiner les importations en vue d'encourager la consommation du produit national. Le directeur général du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) relevant des Douanes, Noureddine Allag, a indiqué que l'Algérie a importé en 2013 pour 55 milliards de dollars dont près de 10 milliards de dollars de biens de consommation. Pour sa part, la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune a indiqué que l'organisation de cette journée avait pour objectif d'exprimer «notre rejet catégorique à cette accession (à l'OMC)» dans la mesure où elle (l'adhésion) «détruira l'économie nationale», citant pour exemple le cas de la Russie et de l'Egypte. Le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), M. Larbi Ould Khelifa a appelé, de son côté, à l'élaboration d'une stratégie permettant de préserver les intérêts de l'économie nationale, mais sans pour autant rester en marge des organisations internationales et des zones de libre échange.