Ces derniers temps, il y avait eu de l'animation politique. Pas celle qui sort du champ politique, car celui-ci est agonisant. Il a été plongé dans un coma contrôlé duquel il sortira quand ceux qui décident en auront besoin, juste assez pour que l'opposition confirme son impuissance. Il y en a eu de ceux qui ont bombé le torse. Certains d'entre eux ont raconté ce qu'ils feront si Dieu, le peuple et l'administration (l'armée également ?) en avaient fait des présidents. D'autres avaient compris à l'avance que les carottes étaient déjà cuites. Ces derniers temps, on a oublié jusqu'à l'existence d'un champ politique. On ne sait plus si chacun a perdu son ennemi idéologique car on ne voit plus apparaître une bipolarité idéologique... Cela est encore plus vrai aujourd'hui que l'on fait le constat qu'en Algérie (et pas ailleurs), on ne parle plus d'ennemis idéologiques. Lassitude à porter un combat idéologique usant car sans fin ? Perte définitive par chacun de son ennemi idéologique depuis que s'est enracinée la conviction que la pensée et l'action politique qui lui est en rapport ne mènent pas vers l'accès au pouvoir ? Faudrait-il pour autant en conclure rapidement que chacun a perdu son ennemi idéologique ? Certainement que non, quand on voit que Amara Benyounès rappelle qu'il n'a pas perdu ses convictions, car ses adversaires idéologiques n'ont pas perdu les leurs. C'est franc de ce côté-là. Depuis longtemps, nous semblons nous situer dans le cas d'une pause stratégique en matière d'hostilités, du moins sur le plan verbal, entre camps idéologiquement antagonistes alors que se refuser mutuellement le droit à l'existence politique était leur passe-temps favori, car cela justifiait pour les uns et les autres le combat dont ils disaient être porteurs ? On se rappelle qu'Ouyahia faisait connaître que Djaballah, étudiant, portait une hache dans son cartable. Ce dernier n'avait ni démenti ni déposé une plainte pour diffamation. On parlait également de l'islamiste qui sciait les poteaux électriques.