Après avoir observé il y a quelques jours un débrayage de deux heures pour protester contre la suspension «abusive» d'un de leurs collègues, les travailleurs d'Algérie Poste de la wilaya d'Alger durcissent leur action. Ils ont en effet décidé d'observer deux journées de grève mercredi et jeudi prochain. La protestation gagne du terrain et les travailleurs du secteur rejoignent le front social en ébullition depuis quelques semaines. Par leur grève, ils veulent également exprimer leur appui aux efforts du Front national pour la protection des droits et de la dignité du travailleur de la poste. Pour eux, l'employé suspendu, Amar Khodja Tarek, a «payé» son appartenance à ce syndicat autonome qui attend le récépissé de dépôt de son dossier depuis deux ans. Chargé de la clientèle à l'établissement postal de Dar El-Beida, il est suspendu temporairement pour plusieurs raisons, indique-t-on dans la décision signée par le directeur de l'unité postale Est. Parmi elles, «manœuvre et tentative de compromission, intimidation, provocation ou diffamation, et entrave à la liberté de travail». Les responsables de l'unité postale Est lui reprochent également de provoquer le désordre sur les lieux de travail et de perturber le bon fonctionnement de l'établissement. L'employé précise que sa suspension est «abusive» et qu'elle a été décidée suite à sa participation à un arrêt de travail observé par l'ensemble des employés. Amar Khodja Tarek impute la responsabilité de cette situation à la fois au ministère du Travail qui n'a toujours pas délivré le récépissé de dépôt de demande d'agrément et à la direction générale d'Algérie Poste qui refuse de dialoguer avec les véritables représentants des travailleurs. Selon lui, si les employés d'Algérie Poste ont créé une instance virtuelle pour la protection de leurs droits, c'est parce qu'ils n'ont pas de syndicat pour les défendre. Il assure que le but de la création du syndicat autonome est de protéger les intérêts des travailleurs et de l'entreprise.