Environ 400 propositions portant sur la réforme dans le secteur éducatif ont été étudiées lors d'une conférence nationale tenue à Alger sous l'égide de la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, et en présence des différents acteurs sociaux et éducatifs La conférence nationale sur l'éducation a débuté hier au lycée de mathématiques de Kouba, à Alger. Les discussions rassemblent l'ensemble des directeurs de l'éducation des wilayas, les partenaires sociaux, les syndicats du secteur, des représentants des professeurs et des parents d'élèves, ainsi que des chercheurs universitaires. Après les concertations menées par la ministre de l'Education au premier semestre 2013, ces assises visent à une évaluation exhaustive de la réforme Benbouzid dix ans après son adoption. Cette réforme a en effet montré ses limites. Mise en œuvre sans cohérence ni coordination, elle suscite depuis plusieurs années la consternation et la colère des acteurs de l'éducation. Les exemples du chaos qu'elle ne cesse de provoquer sont nombreux. On pense notamment aux ratages du bac 2014 : triche massive, violences envers les surveillants, erreurs de correction et faible taux de réussite prouvent la désorganisation du secteur. Les syndicats dénoncent donc la crise du système éducatif. Parmi les problèmes les plus importants, ils soulignent «des rythmes scolaires insupportables, la surcharge des programmes et des classes et le manque d'encadrement», rapporte le journal Horizons. Les professeurs évoquent également le manque de formation des enseignants, l'échec des procédures d'orientation, les mauvaises conditions de travail des enseignants et la violence en milieu scolaire. Face aux dégâts de la réforme de 2003, il est aujourd'hui urgent de réfléchir à une réforme en profondeur du système éducatif. Nouria Benghabrit a choisi d'organiser cette réforme autour de trois leviers : refonte pédagogique, professionnalisation des acteurs de l'éducation et bonne gouvernance du secteur. Quelques pistes de réflexion ont également été dévoilées : révision des programmes, respect du temps de l'enseignement, validation des programmes et élimination du seuil. Dans le même sillage, les acteurs de l'éducation mettent quant à eux l'accent sur la nécessité de revoir l'organisation des examens (par exemple, organiser le bac sur deux ans, avec des épreuves anticipées en deuxième année secondaire).En tout, 400 propositions ont été débattues lors des 2 réunions et 5 conférences organisées dimanche et lundi, et 4 ateliers spécialisés permettront également aux acteurs éducatifs de débattre autour des programmes d'enseignement, de la formation des formateurs, des actions de soutien à la scolarité et à l'égalité des chances, et de la modernisation de la gestion pédagogique et administrative.