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Daoud-roquette contre Goliath-chasseur bombardier (III)

Les Palestiniens, des sémites persécutés Cependant, il y a le fait que de plus en plus d'organisations internationales d'Occident et d'éminentes personnalités mondialement connues, entre autres, montent au créneau pour dénoncer l'injustice que subit la population récluse de Ghaza, protestant contre le chantage d'antisémitisme exercé par les puissants lobbys sionistes internationaux menaçant, à chaque fois, de vilipender et priver de tous privilèges quiconque se serait avisé de critiquer la politique de l'Etat hébreu.
Ecoutons à ce propos, Tony Judt, spécialiste de l'histoire européenne, professeur à l'université de New York, abordant cette propension cultivée sournoisement par Israël : «Aujourd'hui, lorsque le pays s'attire des critiques internationales en raison des mauvais traitements qu'il inflige aux Palestiniens et de son occupation des territoires conquis en 1967, ses défenseurs préfèrent mettre en avant la mémoire de la Shoah. Si vous critiquez Israël trop vigoureusement, vous mettent-ils en garde, vous allez réveiller les démons de l'antisémitisme. En fait, insinuent-ils, les critiques trop vives ne font pas que réveiller l'antisémitisme. Elles relèvent de l'antisémitisme. Et, avec l'antisémitisme, la voie est ouverte en avant ou en arrière - vers 1938, la Kristallnacht (Nuit de cristal), et, de là, Trebnilka et Auchwitz... Je comprends les émotions qui motivent de telles affirmations. Mais celles-ci sont extraordinairement dangereuses en soi. Lorsque certains nous reprochent, à moi et à d'autres, de critiquer Israël trop violemment, craignant que nous fassions ressurgir le spectre des préjugés raciaux, je leur réponds qu'ils ont complètement inversé le problème. C'est précisément ce tabou qui risque d'attiser l'antisémitisme. Depuis plusieurs années déjà, je donne des conférences dans des collèges et des lycées, aux Etats-Unis et ailleurs, sur l'histoire de l'Europe d'après-guerre et la mémoire de la Shoah. (...) Mais j'ai été frappé dernièrement par la récurrence de questions nouvelles : (...) «Pourquoi est-il interdit dans certains pays de nier l'existence de la Shoah, mais pas celle d'autres génocides ?» «N'exagère-t-on pas sur la menace de l'antisémitisme ?» et de plus en plus, «Le génocide nazi ne sert-il pas d'excuse à Israël ?». Je n'ai pas souvenir d'avoir entendu ces questions dans le passé»(8). Et, en effet, tirer les leçons universelles du crime hitlérien, c'est d'abord s'efforcer de mieux comprendre les facteurs du basculement dans la sauvagerie : «plus jamais ça», répète-t-on depuis l'horreur nazie, mais la planète a-t-elle pour autant cessé d'être ensanglantée par les génocides de par le monde ? Et que dire des massacres continuellement perpétrés contre le peuple palestinien et maintenus comme tels, jusqu'à la réduction finale de sa capacité de reproduction, et parvenir finalement à l'annulation de l'inquiétante démographie galopante ? Si ce dessein voilé de la politique éradicatrice de l'Etat sioniste ne relève pas de la «solution finale» pure et simple, à quoi tendrait-il alors avec le rejet systématique des accords de paix et le recours aux bombardements intensifs à chaque nouvelle étape programmée du processus expansionniste ? A parvenir dans le futur à deux Etats limitrophes, Israël, puissant avec une population aisée sur de larges espaces dégagés, d'un côté, et de l'autre un Etat palestinien croupion, à l'ombre du mur, à population fortement réduite et à moitié handicapée, traînant les séquelles des guerres, ses élites et forces vives chassées ailleurs, errant parmi la diaspora ? Il y a trois mots pour qualifier spécialement ces actes ignobles : Crime Contre l'Humanité ! Dangereux amalgames Israël continuera à tromper l'opinion publique internationale jusqu'à un certain temps, mais ne pourra pas le faire tout le temps, pour paraphraser Jefferson. La stratégie propagandiste de l'Etat hébreu s'est surtout répandue dans une large mesure, après l'attentat terroriste du World Trade Center, réussissant à faire accréditer la thèse de l'amalgame aberrant : musulman = terroriste = Palestinien ! Et ce, il faut le dire, en l'absence d'une stratégie médiatique offensive des pays arabo-musulmans injustement incriminés, mais qui, malheureusement, se contentent souvent de se plaindre publiquement sans rien entreprendre comme réactions appropriées et solidaires dans ce contexte, la majorité de leurs régimes ayant fort à faire avec leurs peuples muselés et leurs élites écartées ! Ce grave amalgame qui s'est hélas étendu en Occident, et avec la multiplication des murs d'incompréhension et d'incommunicabilité, du mépris et du rejet, il fait, par conséquent, exactement le jeu des extrémistes, comme l'entre-voyait l'historien Tony Judt, ces derniers récupérant ainsi, idéologiquement, tous ceux qui en ont ras-le-bol d'être continuellement traités de terroristes. Fort heureusement, la majorité des musulmans savent garder raison, en pareilles circonstances, et les démocrates de ces contrées, trop souvent non écoutés par cet Occident calculateur, ont été, tôt, parmi les premiers à avertir de ce danger d'amalgame entretenu par la propagande sioniste, surtout. Qu'il soit bien clair dans les consciences : les arabes et musulmans, en général, - à l'exception de la minorité des extrémistes fanatiques religieux d'un autre âge qui ne représentent qu'eux-mêmes tout comme d'ailleurs les groupuscules néo-fascistes d'extrémisme de droite et autres sectes d'illuminés en Occident, - n'ont rien contre les juifs pacifistes, ils en ont contre le sionisme expansionniste colonial qui opprime leurs frères palestiniens et nie chaque jour que le Bon Dieu fait leurs légitimes droits historiques. Et pour rappel, ces derniers sont aussi des Sémites, on l'oublie trop souvent. Dès lors, porter atteinte à leurs droits ou témoigner d'une indifférence hypocrite vis-à-vis des exactions perpétuelles, des massacres périodiques qu'ils subissent, via bombardements groupés «air-mer-terre», suivis d'incursions de chars et hordes militaires ne faisant pas de quartier parmi la population civile, n'est-ce pas là, également, du point de vue de l'éthique faire preuve d'antisémitisme ? Répondre par la négative à la question signifierait alors que telles peuplades sont déconsidérées par rapport à d'autres peuplades, et par conséquent, cette vision binaire des choses risque aisément de tomber dans le piège du racisme. Le droit et la démocratie doivent prévaloir sur la bêtise humaine et la sagesse subtile sur la ruse méphistophélique. Et, en vue de parer aux innombrables équivoques et amalgames, il urge pour les bonnes volontés pacifistes à travers le monde d'organiser un colloque international sur ce concept d'antisémitisme, et les volets traitant du dangereux amalgame terrorisme-islamisme, et la considération minutieuse de la question israélo-palestinienne dans ce contexte. Nul doute, que cela permettrait de clarifier bien des concepts et aberrations telles que l'étiquette sournoise de terrorisme collée au dos des combattants palestiniens qui luttent pour leur idéal patriotique, et qui sont sans commune mesure avec la nébuleuse des terroristes d'El-Qaïda et leurs affidés d'un autre âge. Le grand écrivain algérien Yasmina Khadra a eu le mérite d'ailleurs, d'éclairer bien des lanternes à travers son remarquable roman «L'Attentat», (pressenti pour un film à Hollywood), sur le gouffre qui sépare un combattant patriote d'un terroriste ou extrémiste fanatisé. Les autorités israéliennes ne l'entendent nullement de cette oreille, bien entendu, persistant à qualifier de terroristes les résistants palestiniens répliquant aux forces d'occupation et d'exactions par les tirs de roquettes. Et, à leur tour, les civils palestiniens bombardés et pourchassés à chaque fois, le leur rendent bien en désignant à la face du monde le terrorisme d'Etat de la nature de l'entité sioniste. Comme quoi la spirale de la violence encercle tout le monde, et il y a lieu de hâter la paix, dans les faits et sans détours hypocrites, ni silence complice de la communauté mondiale. Et il faut rendre hommage à toutes ces personnalités honorables à travers le monde y compris en Israël même, qui œuvrent pour la paix et dénoncent tous les obstacles qui l'entravent. Comme en font écho ces voix rapportées par le Net de ces jeunes Israéliens «refuzniks » de milieux parfois très différents qui ont annoncé leur refus de faire l'armée pour, disent-ils, «ne pas cautionner l'occupation des territoires palestiniens», dénonçant «les violations des droits de l'Homme en Cisjordanie, la construction des colonies, les détentions administratives, la torture, les punitions collectives et une répartition injuste de l'eau et de l'électricité». Pour eux, et ils l'écrivent, «tout service militaire perpétue la situation actuelle, et de ce fait, nous ne pouvons prendre part à un système qui se livre à de tels actes». (Cf. Dominique Dunglas, Le Point.fr) Pour un avenir de paix des peuples, non d'adversité décivilisationnelle programmée Ces nobles réactions ne sont pas sans rappeler, à bien des égards, les amis juifs français d'hier de l'Algérie combattante, la soutenant dans son légitime combat de libération nationale, tels les Henri Alleg, Jean-Paul Sartre, Edgar Morin, etc., aux cotés des autres sympathisants français de l'historique manifeste des 121 intellectuels pacifistes, solidaires de la juste cause d'un peuple et se désolidarisant avec leurs gouvernement expansionniste, colonial et négateur de la valeur et dignité humaine. Pour rappel, à l'occasion des accords d'Oslo, qui ont fondé bien des espoirs, les téléspectateurs du monde entier ont pu voir sur les chaînes-tv françaises des intellectuels palestiniens et israéliens réunis sur un même plateau et discuter en s'apostrophant «cousins». Et au cours du passionnant débat qui s'ensuivit, une admirable jeune dame israélienne a prononcé à l'adresse des dirigeants israélo-palestiniens, ces inoubliables propos qui honorent son statut d'intellectuelle libre : «Cessez votre jeu de la guerre, ce ne sont pas les murs de la synagogue, ni ceux de l'église, ni ceux de la mosquée, qui sont sacrés, mais c'est la vie qui est sacrée !». Malheureusement, quelques temps plus tard, les accords sont enfreints par les adultes passionnés de guerre et de combat qui ont repris leur jeu macabre favori, au grand désespoir des partisans de la paix au Moyen-Orient. Une paix que, si la communauté mondiale ne décide pas dès à présent de bouger pour en permettre l'aboutissement, risquerait de
déborder à l'avenir, par le jeu des alliances, et forces machiavéliques sournoises, de dégénérer et frapper un peu partout avec des armes prohibées, susceptibles de porter le danger potentiel au cœur de l'Europe, de l'Amérique, et partant, d'instaurer l'insécurité chronique partout dans le monde. Ces propos alarmistes le sont dans le but évident pour que la communauté internationale soit avertie des risques potentiels qui guettent derrière chaque guerre, chaque conflit, chaque crise, etc., à l'heure de la mondialisation multisectorielle, où tout retentit sur tout, où chaque soir la planète entre à domicile par le biais du petit écran : agir, et il faut réagir, car demain il sera trop tard ! Nous sommes, comme le spécifie l'éminent sociologue «à l'âge des foules» qui peuvent peser par l'impact planétaire de leurs voix pacifistes en faveur des libertés et droits des personnes et des peuples sur les décisions des grandes puissances. L'appel pour l'idéal de la paix à l'opinion publique internationale ne l'est pas seulement pour la témoigner uniquement au peuple palestinien, aujourd'hui, cela pourrait concerner à l'avenir d'autres peuples et les enfants des familles de toute l'Humanité réparties à travers le globe : jamais l'appel à la paix ne présente de caractère sournois et trompeur de l'opinion mondiale comme l'a été le mensonge des «armes de destruction massive» ayant servi de prétexte pour l'armée US à envahir l'Irak et la réduire à l'âge de pierre au lieu de la démocratisation attendue. La logique des bottes et raids des faucons ensevelissant des enfants doit le céder à celle de la raison des politologues pragmatiques tissant les espoirs de la coexistence pacifiste. Aussi, il importe de réagir vite ! Il y va du devenir pacifiste et du futur des enfants de Palestine et d'Israël, plutôt que de chercher à leur léguer l'héritage empoisonné de la haine, du déchirement et de la guerre permanente. C'est là le vœu de tout pacifiste, ou libre penseur, à travers le globe, aspirant sincèrement à voir les enfants du nouveau monde loin du spectre des animosités, des discordes et des conflits ravageurs. C'est bien plus rentable pour la région et le monde que toutes les stratégies réunies du grand GMO, du Grand Israël, ou des grands Khalifats théocratiques et tous ces rêves en grand et qui finissent généralement si petits, au détour de l'Histoire et son implacable verdict. De tout temps, et la symbolique des textes spirituels et celle de tous les mythes des peuples de l'Humanité le répercute largement, l'oppression orgueilleuse de la puissance tyrannique a payé un lourd tribut parce qu'ayant persisté par son aveugle vanité à ignorer la voix salvatrice de la sagesse en optant pour symboliquement la déperdition de l'adoration du veau d'or et le détournement de la voix de l'esprit. Puisse alors les principaux concernés faire preuve de lucidité devant les yeux innocents de leurs enfants qui les regardent de part et d'autre du mur et de tous les murs de l'incommunicabilité de la bêtise humaine. On ne le répètera jamais assez, la question palestinienne relève d'un problème d'ordre colonial en suspens depuis 1948, engageant la responsabilité des grandes puissances mondiales, et, aussi l'honnêteté intellectuelle de tous les libres penseurs et la conscience de tous les pacifistes de la planète se déclarant résolument contre les baïonnettes d'un «wild world» et pour un cessez-le-feu sans conditions et une paix juste et durable pour toutes les parties, fondée sur le principe consensuel consistant « à ne pas jeter les uns à la mer et ne pas enterrer les autres sous les sables» (dixit Albert Einstein). Puisse la voie de la paix se frayer son délicat chemin d'avenir pacifiste pour les peuples de la région Inch'Allah, comme le chantait si bien le maestro Adamo pour les enfants innocents d'abord... Post-scriptum Pétition internationale de l'ONG Avaaz.org dont les signataires adressent le message suivant aux PDG d'ABP, de HP, de Veolia, de Barclays, de Caterpillar et de G4S : « A l'orée d'un terrible cycle de violence en Israël et en Palestine, nous, citoyens de partout dans le monde, exprimons notre profonde préoccupation au sujet des investissements de vos compagnies dans des entreprises et dans des projets qui financent les colonies illégales et l'occupation du peuple palestinien. 17 pays de l'UE ont récemment émis des mises en garde à leurs citoyens à l'encontre d'activités commerciales ou d'investissements dans les colonies israéliennes illégales. Etant donné ces considérations juridiques, vous avez maintenant l'opportunité de retirer vos investissements et de respecter le droit international. C'est votre chance de rester du bon côté de l'histoire.» _________ Notes 1) Sociologue israélien, auteur de Politicide, Les guerres d'Ariel Sharon contre les Palestiniens, Agnès Vienot Editions, Paris 2003. (2) Baruch Kimmerling, article : Du «politicide» des Palestiniens..., Le Monde diplomatique de juin 2004, pp 16-17, consultables dans les archives de la publication sur son site Internet http/www.monde-diplomatique. fr. (3) (4) Idem. (5) Idith Zertal et Akiva Eldar, Lords of the Land : The war for Israel's Settlements in the Occupied Territories, 1967-2007, Nation Books, New York, 2007; (6) Marwan Bishara, article : Le Proche-Orient remodelé, dans Le Monde diplomatique de novembre 2007, Marwan Bishara, est l'auteur de Palestine-Israël : la paix ou l'apartheid, La Découverte, Paris, 2002. (7) Ilan Halévi, Israël, de la terreur au massacre d'Etat, Editions Papyrus,p.79, Paris 1982. (8) Tony Judt, article : Trop de Shoah tue la Shoah, Le Monde diplomatique de juin 2008. (Suite et fin)


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