Les experts et les enquêteurs en la matière chargés d'effectuer les identifications des dépouilles des victimes du crash de l'avion de la compagnie espagnole Swiftair affrété par Air Algérie, ont indiqué que cette opération est complexe en raison notamment de l'état de désintégration des corps. Des cadres de la Sûreté nationale algérienne spécialisés en la matière se trouvent depuis vendredi dernier sur les lieux du crash à Gossi (nord du Mali) et travaille en étroite collaboration avec ses homologues malien et français en vue de recueillir tout ce qui peut déterminer les causes de l'accident et permettre d'identifier les victimes de ce drame. Des spécialistes expliquent que dans pareilles circonstances, les enquêteurs seront obligés de recourir à des analyses ADN pour pouvoir identifier les corps des victimes issues de plusieurs nationalités dont 6 Algériens et 54 Français. L'opération d'identification des corps des victimes de ce crash a été mercredi au centre d'un entretien téléphonique entre le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et son homologue français, Laurent Fabius. L'entretien a porté tout particulièrement sur les actions de coopération nécessaires entre les pays concernés par le crash en vue du parachèvement de l'identification des dépouilles des victimes dans les meilleures conditions possibles, a précisé le ministère des Affaires étrangères (MAE). M. Lamamra s'est également entretenu au téléphone avec son homologue malien, Abdoulaye Diop. Les dispositions concernant l'enquête en cours ainsi que la mise en place des actions de coopération nécessaires entre les deux pays concernés en vue du parachèvement de l'identification des dépouilles des victimes dans les meilleures conditions possibles ont été au centre de cet entretien, a expliqué le MAE. M. Lamamra a également expliqué, dans un entretien accordé à la chaîne de télévision «Ennahar», qu'aucune décision politique concernant certains volets de l'enquête et le rapatriement des corps des victimes du crash ne saurait être prise dans n'importe quelle capitale sans l'avis des experts chargés d'enquêter sur place. «Toute décision doit obéir à des considérations purement techniques et professionnelles et tous les pays sont appelés à recourir à l'avis des experts concernant les procédures de rapatriement des corps des victimes», a-t-il précisé. Pour sa part, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui avait présenté lundi, au nom du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ses condoléances aux familles des victimes algériennes du crash, avait indiqué qu'une délégation d'experts et de la police scientifique algérienne compétente travaille en coordination avec le Mali et la France pour déterminer les causes de l'accident et identifier les dépouilles des victimes. M. Sellal a relevé que la remise des corps des victimes aux familles se fera après les résultats de l'enquête menée par les experts et la police scientifique, invitant les familles de faire preuve de patience. Pour sa part, le ministre des Transports, Amar Ghoul, qui s'était déplacé sur lieux du crash, avait assuré que l'Algérie ne lésinera pas sur les moyens notamment pour l'identification, la reconnaissance et les analyses des corps des victimes du crash de l'avion. «L'Algérie ne lésinera pas sur les moyens en prenant en charge dans le cadre de l'enquête, des opérations de recherche, d'identification, de reconnaissance et d'analyse des corps des victimes » de ce crash, avait-il déclaré.