La disparition d'un soldat israélien, vendredi, a mis en éclat la trêve humanitaire de 72 heures, à peine entrée en vigueur dans la matinée et accordée à la population de Ghaza après assentiment des deux parties en conflit. Les bombardements ont repris sur le territoire, tuant au moins 150 Palestiniens et blessant des centaines d'autres. Une journée marquée par un nouveau bain de sang. L'Etat hébreu accuse Hamas d'enlèvement et de violation du cessez-le-feu, selon lui, le soldat aurait été capturé par le mouvement palestinien. Ce dernier réfute les accusations de l'armée israélienne concernant la détention du soldat disparu. Par ailleurs, Hamas a affirmé ne pas avoir d'informations sur le sort du militaire recherché. Selon les brigades Ezzedine Al-Kassam, le jeune militaire de 23 ans, pourrait avoir été tué durant une embuscade. Au 25e jour du conflit, le cessez-le-feu de trois jours, annoncé jeudi soir par le secrétaire général des Nations unies Ban Ki- moon et le secrétaire d'Etat américain John Kerry, devait permettre l'ouverture de négociations entre Israéliens et Palestiniens, au Caire, afin d'aboutir à une solution de long terme. Les discussions semblent être menacées. Dans la capitale égyptienne, un haut responsable du ministère des Affaires étrangères a assuré que les discussions seraient lancées malgré tout aujourd'hui en Egypte en espérant que les deux parties cesseront les hostilités avant le début des négociations. Entre le conflit discontinu et les efforts diplomatiques sans une action sévère sur terrain, ce sont les Ghazaouis qui vivent dans l'enfer. La population de Ghaza erre à la recherche d'une place paisible, mais cela reste impossible, puisque la machine sioniste ne donne pas de répit et bombarde sans prendre en considération les innocents. Les plus de 230 000 réfugiés palestiniens qui s'entassent dans dans les 85 centres de l'agence de l'ONU à Ghaza, vivent dans des conditions de précarité extrême, sans électricité et avec très peu d'eau et d'alimentation. Au même temps, le bilan des victimes s'alourdit de plus en plus. Selon les derniers bilans, 1 592 Palestiniens, pour la plupart des civils, ont été tués et 7 000 blessés depuis le 8 juillet, début de l'opération «Bordure protectrice», qui a débuté par une campagne de bombardements avant d'être appuyée, le 17 juillet, par une opération terrestre de grande envergure. Le nombre de morts palestiniens est désormais supérieur à ce qu'il était lors du dernier grand conflit entre Israéliens et Palestiniens qui a fait plus de 1 400 morts en 2008-2009. Côté israélien, 63 militaires sont morts et plus de 400 ont été blessés. Trois civils ont été tués en Israël par les roquettes palestiniennes, a rapporté l'agence Reuters. D'autres chiffres ont été repris par l'APS, le nombre des blessés a dépassé les 8 200 en 24 jours d'agression israélienne. En comparaison et durant la précédente agression «Plomb Durci» qui avait commencé fin décembre 2008 et qui avait duré trois semaines, 1 440 Palestiniens avaient péri et plus de 5 300 avaient été blessés par les bombes de l'aviation sioniste, selon des sources médicales et associatives palestiniennes. Face à l'intensification des violences, la politique des Etats-Unis alliés historiques d'Israël, essaie d'être «équilibrée». La Maison Blanche accentue les demandes pour parvenir à une solution diplomatique durable en Palestine. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a indiqué avoir demandé l'intervention du Qatar, proche du Hamas, et de la Turquie pour mettre un terme à l'agression. Dans le même temps, à Washington, la Chambre des représentants a approuvé à une quasi-unanimité le déblocage de 225 millions de dollars (167,5 millions d'euros) en urgence pour financer le système de protection israélien Dôme de fer. Concernant la trêve humanitaire de jeudi à vendredi, le secrétaire d'Etat américain avait précisé que le cessez-le-feu n'empêcherait pas l'armée israélienne de poursuivre ses opérations derrière ses positions actuelles. Le Hamas avait quant à lui assuré qu'il répliquerait à toute attaque israélienne.