Pour sa troisième soirée, la 7e édition du Festival internationale de la musique gnawi a accueilli le musicien vietnamien Nguyên Lê. Les gradins du théâtre de verdure Saïd Mekbel étaient archi-comble en ce dimanche soir. Plusieurs personnes sont restées debout tout au long du concert qui a duré plus de deux heures. La soirée a été inaugurée par la formation Jil Essad qui a présenté quelques morceaux gnawi des plus entraînants. C'est sans aucun doute la seconde partie du concert qui a envoûté plus d'un. Le musicien Nguyên Lê signe est à son énième concert en Algérie, il connaît parfaitement la scène et le public algérien. D'origine vietnamienne, Nguyên Lê est né à Paris le 14 janvier 1959. Il apprend la batterie à l'âge de 15 ans avant d'opter pour la guitare et la basse en autodidacte. En 1983, il fonde le groupe Ultramarine, dont l'album Dé (1989) est récompensé comme le meilleur album world de l'année par Libération. Accompagnateur de Claude Nougaro, Safy Boutella, Cheb Mami, ou de jazzmen comme Marc Ducret ou Eric Le Lann, le guitariste officie dans l'Orchestre National de Jazz dirigé par Antoine Hervé de 1987 à 1989. Cette même année sort son premier disque en solo, Miracles, enregistré aux Etats-Unis avec Mar Johnson et Peter Erskine. Après d'autres engagements avec le Megaoctet d'Andy Emler et auprès de Michel Portal et autres personnalités du jazz, Nguyên Lê enregistre les albums Zanzibar (vivement salué par la critique en 1992), Init (en trio avec André Ceccarelli et François Moutin), The New Yorker avec Bob Brookmayer et son 3e album Million Waves (1994). En 1996, Tales from Vietnam qui revisite la musique traditionnelle asiatique, reçoit une pluie de récompenses. Il accompagne le spectacle De la lune et du vent de P. J. San Bartolomé. En 2000 sort Bakida, dans une formule en trio avec Renaud Garcia-Fons et Tino di Geraldo, avec entre autres invités Chris Potter et Jon Blake. Il est suivi de E.L.B. en 2001 avec Peter Erskine et Michel Benita, et de Purple : Celebrating Jimi Hendrix (2002) dans lequel Nguyên Lê revisite l'héritage du guitariste de rock. Nguyên Lê signe ensuite la musique du film Le Sheitan (2006) de Kim Chapiron, et l'électronique Homescape avec Paolo Fresu et l'oudiste Dhafer Youssef, suivi d'une tournée américaine avec le Tiger's Tail : l'album Walking on the Tiger's Tail offre une synthèse de son art. En 2009, Sayuki est constitué d'un trio asiatique avec Mieko Miyazaki (koto) et Prabhu Edouard (tablas). L'année suivante, Nguyên Lê, pilier du label ACT depuis 1995, fait un retour sur son oeuvre dans Signature Edition 1, premier volume d'une série de compilations initiée par le label allemand. En 1997, 3 Trios est une nouvelle preuve de l'insatiable curiosité du guitariste. L'année suivante, il trouve en Paolo Fresu un excellent partenaire pour l'album Angel, et publie Maghreb & Friends qui explore cette fois les racines nord-africaines. Nguyên Lê produit aussi le premier disque du maître vietnamien Huong Tranh, Moon & Wind (1999), signalé comme une grande réussite (tout comme Dragonfly en 2001 et Mangustao en 2004). De sa belle voix, il chantera plusieurs titres dont Million waves, Tales from viêt-nam, Three Trios et walking on the tiger's tail. Le chanteur rendra un vibrant hommage à l'un de ses maîtres, en l'occurrence, à Jimi Hendrix. Il a d'ailleurs déclaré il y a quelque temps à la presse étrangère que «La musique a ses dieux et ses mythes, et Jimi Hendrix est de ceux-là. Chacune de ses notes brûle encore et je relis sa musique avec le même respect et la même liberté qu'un jazzman peut jouer un standard.» Il est à noter que pour la soirée de mardi, le public a pu découvrir Tang Dynasty/ Mâalem Abdesalem Alikkane & Toyour Gnawa.