Un avion de la compagnie Air Algérie était contraint de rebrousser chemin, après 15 minutes de vol de l'aéroport national vers Ghardaïa, sans néanmoins causer de blessures ou dégâts. Selon les sources concordantes, une panne technique était la cause de ce retour qui a créé une grande panique parmi les passagers. L'avion a atterri difficilement, dégageant une fumée asphyxiante provenant du climatiseur de l'avion. Dans l'autre côté de la rive méditerranéenne, un autre avion de la même compagnie a effectué une sortie de piste à l'aéroport français de Lille-Lesquin. L'incident a eu lieu mardi 12 août vers 14h. En effectuant une manœuvre de roulage avant le décollage, l'aéronef a mordu la partie gazonnée et s'est retrouvé bloqué en travers du taxiway. Fort heureusement, cette sortie de piste n'a fait ni de blessés ni de dégâts. 2014 est l'année noire dans l'histoire de la flottille algérienne, caractérisée par des accidents et des perturbations. Après le crash de l'avion affrété par Air Algérie au Mali dans lequel 118 victimes ont péri, en juillet dernier, les choses ne semblent pas arrangées au sein du pavillon. Une série de limogeages a commencé à la maison. La décision a été prise lundi par le président-directeur général d'Air Algérie, Mohamed-Salah Boultif, qui a procédé à un grand coup de balai au niveau de l'encadrement opérationnel de la compagnie aérienne nationale. D'après les différentes sources, le directeur de la sécurité, le directeur du centre du contrôle des opérations, ainsi que le divisionnaire de la maintenance, ont été relevés de leurs fonctions. D'autres cadres ont été auditionnés dans le cadre d'une enquête interne à la compagnie et par des enquêteurs de la Gendarmerie nationale réquisitionnés par le parquet d'Alger à la suite du crash du vol AH5017 qui effectuait la liaison Ouagadougou-Alger. Pour l'heure, on ignore les considérations qui ont mené à cette procédure sauf que le dernier accident a mis à nu la compagnie aérienne et révélé de graves défaillances. Depuis quelques mois, la compagnie nationale vit une période mouvementée. Le choc du crash de l'avion militaire à Oum El-Bouaghi en février dernier reste à travers la gorge. Il transportait 78 personnes entre familles et militaires. Durant cette saison estivale, Air Algérie trouve du mal à assurer ses dessertes. Les retards enregistrés sur les vols internationaux sont au centre des discussions, causant des préjudices financiers et psychologiques à la compagnie. La direction d'Air Algérie a émis un communiqué lundi pour s'expliquer. Elle a annoncé l'annulation de tous frais supplémentaires en cas de changement de date de réservation dans la limite des places disponibles et pour des voyages durant la période du 15 août au 15 septembre 2014. Selon la direction, l'indisponibilité, de deux avions prévus dans son programme d'exploitation, due à l'accident survenu au Mali le 24 juillet dernier et l'augmentation des dessertes durant cette saison avec la clôture de la campagne Omra, sont les causes de ces perturbations dans le programme initial. La presse nationale évoque les contrats d'affrètement signés avec la compagnie de leasing espagnole Swift Air, qui ont dû être suspendus. Les trois autres avions déjà loués par Air Algérie ont été rendus à leurs propriétaires. Le président-directeur général d'Air Algérie, Mohamed-Salah Boultif a donné des précisions concernant «la vétusté de sa flottille», considérée la cause des défaillances.M. Boultif a fait savoir que l'âge moyen actuel de la flottille est de dix ans et qu'il sera porté avec l'arrivée des 16 nouveaux avions entre décembre 2014 et fin 2016 à sept ans. Devant tous ces événements, il est évident de retrouver Air Algérie dans la queue de classement des compagnies aériennes. Selon eDreams , Air Algérie est classée en 2013 à la 99e place des 100 compagnies aériennes. Air France est classée 56e, Aigle Azur occupe la 63e place, Royal Air Maroc figure à la 83e et Tunisair la 89e.