Une chose est sûre, le pavillon algérien est en crise. Et cela, personne ne peut le contester ! D'après une source sûre, le président-directeur général d'Air Algérie, Mohamed-Salah Boultif, a procédé lundi à un grand coup de balai au niveau de l'encadrement opérationnel de la compagnie aérienne nationale. Ainsi, d'après notre source, le directeur de la sécurité, le directeur du centre du contrôle des opérations, ainsi que le divisionnaire de la maintenance, notamment, ont été relevés de leurs fonctions. On apprend, par ailleurs, que certains de ces cadres ont été auditionnés dans le cadre d'une enquête interne à la compagnie et par des enquêteurs de la Gendarmerie nationale réquisitionnés par le parquet d'Alger à la suite du crash du vol AH 5017 qui effectuait la liaison Ouagadougou-Alger et qui a entraîné le 24 juillet dernier la mort de 116 personnes près de Gossi, au nord du Mali. Est-ce pour des raisons liées au crash du vol AH 5017 ou pour d'autres considérations que ces cadres ont été dégommés ? Pour l'heure, on n'en sait pas davantage sauf que le dernier accident en date semble avoir révélé de graves défaillances, notamment dans les structures opérationnelles liées directement à l'exploitation de la compagnie. Toujours est-il que, jusqu'à hier, les spéculations allaient bon train sur ces décisions qui n'ont pas manqué, notons-le, de susciter de vives réactions parmi le personnel de la compagnie. D'autres cadres seraient également sur le point d'être remerciés sous peu. Selon un cadre de la compagnie qui a requis l'anonymat, "ce n'est pas la peine de s'acharner sur de simples boucs émissaires en limogeant ceux qui ne disposent pas du pouvoir de décision". Il est à rappeler que, depuis quelques jours, la compagnie nationale est au centre de nombreuses controverses, notamment sur les retards enregistrés sur les vols internationaux en pleine saison estivale. Une situation qui, décidément, continue à faire couler beaucoup d'encre. À sa décharge, Air Algérie tente de justifier "les perturbations" de ses plans de vols par l'indisponibilité de deux avions, le nombre important de dessertes durant cette saison estivale et le nombre important de vols engagés pour la clôture de la campagne omra. Et ce n'est pas tout ! Les contrats d'affrètement signés avec la compagnie de leasing espagnole SwiftAir ont dû être suspendus et les trois autres avions déjà loués par Air Algérie ont été rendus à leurs propriétaires. Par effet d'entraînement, le programme de rotation a été chamboulé à tel point que plusieurs vols ont dû être retardés ou tout simplement annulés. Pour contenir la colère de ses passagers, Air Algérie a dû annoncer l'annulation de tous les frais supplémentaires en cas de changement de réservation "dans la limite des places disponibles" et pour des voyages durant la période du 15 août au 15 septembre 2014. Il est à se demander si le limogeage de ces cadres va constituer une solution pour ces retards qui, convenons-en, ne datent pas d'aujourd'hui. Une chose est néanmoins sûre, le pavillon algérien est en crise. Et cela, personne ne peut le contester aujourd'hui ! M-C. L. Nom Adresse email