Depuis mercredi soir, une importante délégation du ministère des Ressources en eau est reçue à Sidi Bel- Abbès. Cette délégation a pour mission de débattre de la problématique des inondations au cours d'un séminaire qui a eu lieu le jeudi matin. Sans protocole, et après une brève ouverture du wali par intérim, le ministre des Ressources en eau, M. Necib Houcine a fait savoir à l'assistance que le gouvernement a tracé une stratégie nationale de protection contre les inondations qui est en cours d'élaboration. Il rapporte dans cet ordre qu'une étude est actuellement menée par des groupes d'experts situés en Espagne et aux Pays-Bas, et sera finalisée en septembre 2015. Dans son allocution, M. Necib a fait savoir que dans le cadre de la coopération avec l'Union Européenne, une enveloppe de un million d'euros est prévue pour mener à bien cette étude dont le résultat fera l'objet d'une base de données à l'ANRH pour l'élaboration d'une cartographie des zones inondables afin d'avoir un aperçu sur l'ensemble des villes exposées à ce phénomène naturel imprévisible. «Cette cartographie serait la feuille de route qui aide à la prise de décisions pour prévoir des projets de développement sur tout le sol algérien», a-t-il conclu. Le ministre a fait savoir aussi qu'une mesure a été initiée consistant dans la mise en service d'un système hydro-climatique qu'une entreprise serbe est chargée de sa réalisation d'ici 2015. Ce système est censé donner des informations et lancer une alerte de 3 à 4 heure avant que la «nature se déchaîne» et lance ses crues. «De la sorte, des mesures peuvent être anticipées afin de sauver des vies et éviter les catastrophes», fait savoir le ministre. À ce titre, il mit l'accent sur les efforts déployés par l'Etat pour endiguer ce phénomène auquel sont confrontées plusieurs régions du pays à chaque saison pluviale, provoquant de sérieuses catastrophes, engendrant des morts et des dégâts multiples. Le ministre a, dans ce contexte, pour étayer ses propos, énuméré des exemples. Ainsi, en octobre 1993 à Relizane (22 décès), octobre 1994 dans plusieurs villes (60 morts, plus des dégâts importants), octobre 2000 à Sidi Bel-Abbès (2 décès et des dégâts importants), novembre 2001 à Bab El-Oued (733 décès et 3.000 sans-abri), octobre 2008 à Ghardaïa (40 morts et des dégâts importants). «Bien d'autres villes ont enregistré des débordements d'oueds, rasant tout sur leurs passage», ajouta le ministre, faisant ressortir que «certaines villes sont plus défavorisées que d'autres de part leurs topographie comme celle de Sidi Bel Abbes, traversé par l'oued de la Mekerra qui sème la terreur aux sein des agglomérations avoisinantes. Le ministre fait savoir que l'état fait désormais de cette problématique une priorité pour qu'elle soit mise en oeuvre pour lutter contre les inondations par la réalisation de grandes retenues d'eaux ainsi que des digues. Le ministre a, par la suite, entamé une série de visites, ou il s'est enquis de l'avancement des travaux de projet de protection de la daïra de Benbadis (40 km de la ville) contre les inondations, avant de procéder successivement à la mise en service d'un réservoir de 1.500 m3 à Tessala et de s'enquérir du projet de réhabilitation du réseau d'Alimentation en eau potable (AEP) du chef-lieu Sidi Bel-Abbès.