Le gouvernement démissionnaire libyen, exilé dans l'Est, a reconnu qu'il ne contrôlait plus les ministères et services de l'Etat à Tripoli, qui restent malheureusement livrés aux milices armées. Le gouvernement incapable de mener à bout le processus de transition politique vient de confirmer que la capitale est désormais aux mains des miliciens - islamistes pour la plupart - qui ont chassé le 22 août, au prix de violents combats, leurs rivaux, proches du gouvernement démissionnaire, de l'aéroport situé au sud de la ville. Cependant depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 et après huit mois de révolte armée, les différentes milices qui l'ont combattu font la loi dans le pays, plongé dans le chaos et où aucune autorité n'a réussi à rétablir l'ordre, soulignent des observateurs. Dans un communiqué publié ce début du mois de septembre 2014, le gouvernement provisoire dirigé par Abdallah al-Theni a précisé que les milices armées empêchaient sous la menace, les services de l'Etat de fonctionner dans la capitale. Abdallah al-Theni, qui avait annoncé dernièrement qu'il avait remis sa démission au Parlement élu le 25 juin, a été chargé par cette même assemblée de former un cabinet restreint, comprenant une cellule de crise. «Les sièges des ministères et des services de l'Etat à Tripoli sont occupés par des miliciens armés qui empêchent les fonctionnaires d'y accéder et menacent leurs responsables», a dit le gouvernement. Il a ajouté «tenter d'assurer de loin, la continuité de ces services en gardant le contact avec les responsables des ministères et des services de l'Etat». Il est cité que Abdallah al-Theni a accusé le 25 août, les membres de la puissante milice de «Fajr Libya» (aube de la Libye), venus en majorité de la ville de Misrata (est de la capitale), d'avoir incendié et pillé sa résidence dans le sud de Tripoli après avoir conquis l'aéroport de la capitale aux miliciens de Zenten (ouest). Sur le même plan, l'ambassadrice américaine Deborah Jones, réfugiée à Malte, a confirmé que seule une annexe résidentielle semble avoir été prise par des miliciens. «A ma connaissance et d'après les récentes photos, le complexe de l'ambassade américaine à Tripoli est sous une bonne garde et n'a pas été saccagé». «On a invité les missions diplomatiques à revenir à Tripoli et en attendant, nous sommes ici pour sécuriser les lieux», a déclaré l'un des membres de la milice sur les lieux. Par ailleurs, l'on indique que les Etats-Unis ont évacué tout leur personnel diplomatique de l'ambassade, qui s'était retrouvé pris depuis la mi-juillet au milieu de violents combats entre milices rivales sur la route de l'aéroport de Tripoli. Le secrétaire d'Etat, John Kerry avait alors indiqué que son pays avait «suspendu» ses opérations diplomatiques en Libye en raison d'un risque réel. Sur le plan politique en Libye Selon les toutes dernières informations, «Fajr Libya qui possède un succès militaire a annoncé son intention de former un gouvernement parallèle à Tripoli après avoir remis en selle, l'Assemblée sortante, le Conseil général national (CGN), dont le mandat a théoriquement expiré. La milice accuse le nouveau Parlement de «traîtrise» et d'avoir été complice avec le gouvernement, des raids aériens menés, selon elle, par les Emirats arabes unis, avec le soutien de l'Egypte, contre ses combattants lors des combats pour le contrôle de l'aéroport de Tripoli. Le Parlement, quant à lui, il n'a pas cessé de dénoncer les «exactions» des miliciens de «Fajr Libya», n'hésitant pas à les qualifier de «groupe terroriste» au même titre que les jihadistes d'Ansar Asharia, bien implantés à Benghazi dans l'est du pays. Finalement devant cette situation incontrôlable où règne une totale insécurité dans la majorité du pays, ces milices continuent de faire la loi plongeant ainsi, cette région dans l'anarchie devant laquelle les autorités ne parviennent pas à rétablir l'ordre depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, après huit mois de révolte armée.