Le forum d'El-Moudjahid a organisé mardi, une conférence –débat intitulée : «La violence en général et la violence dans les stades en particulier. La conférence a été animée par le sociologue Mohamed Taibi, et a connu des interventions de la part des représentants de la DGSN et du mouvement de société civile. Ce phénomène sensible et faisant d'actualité ne cesse de soulever des questions sur les moyens efficaces de lutte contre. En effet, il faut reconnaître que la violence est sous différentes types. Les violences sont ancrées dans notre société, qui sont des actes qui relèvent des logiques de socialisation. Un constat est fait par Mohamed Taibi dans son cadrage théorique et sociologique du phénomène. «Notre société n'est pas violente. Sa réaction devant la mort d'Ebossée le prouve. C'est avec une désolation et consternation que nous avons appris la triste nouvelle», dira M. Taibi. Selon lui, les institutions à lesquelles incombe la mission d'ordre social manquent d'efficacité. «On agit toujours en retard !», a-t-il mentionné. Le sociologue est allé plus loin dans son diagnostic. «La violence est un système qui fonctionne avec ses acteurs. Les groupes de violence sont dans la plupart des cas, des récidivistes, qui ont pu avoir une posture pesante dans le sport. La gestion dans le domaine sportif est bousculée par certaines forme de violence», a indiqué le sociologue. Pour bien illustrer le cas, le sociologue a rappelé le match d'Oum Dermane entre l'Algérie et l'Egypte, dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2014. «On était balancé dans la logique de la bataille. C'était une question de vie ou de mort !», s'est –il étonné. «La terminologie utilisée relève de la violence : les combattants du désert, la bataille sur terrain...», a-t-il ajouté. Pour cadrer ce phénomène de point de vue sociologique, le spécialiste a mis en exergue, quelques facteurs qui ont aidé à sa propagation dans notre société, ont trouvé les séquelles du terrorisme qui a ravagé un grand nombre de normes, de liens sociaux, le quotidien angoissant du citoyen dû aux heures de travail et aux embouteillages sur les routes, le changement de la structure de la famille, la méfiance du voisin. Le sociologue a évoqué aussi, le caractère architectural de nos villes, qui a montré de grandes carences en matière de divertissements et d'aménagement. M. Taibi a mis en garde contre la violence urbaine. «La violence urbaine envahit nos ruelles et les groupes de violence ont trouvé un moyen d'exercer leur activité. C'est un constat alarmant», a-t-il précisé. M. Taibi a vu que la situation reste encore maîtrisable, à condition qu'une stratégie efficace et bien étudiée soit mise en place. M.Taibi a insisté sur la réintroduction du socle normatif, juridique et éducatif dans tous les domaines». Le sociologie a insisté sur le travail intensif sur les questions symboliques, et le respect du drapeau et l'emblème national, la mise en place d'une vraie stratégie de paix sociale. M. Taibi a mis l'accent sur le rôle des mosquées, étant productrices de discours. «Si la mosquée tombe dans les mains des groupes ignorants, c'est la dérive !», a-t-il prévenu, la mission éducative des écoles est formatrice des générations futures, et dans le rôle des élites dans la société. «L'élite doit être fécond et pertinent. Les acteurs doivent être aussi hiérarchisés , a-t-il recommandé. A la fin, Mohamed Taibi a appelé à une enquête multidisciplinaire pour étudier le phénomène de la violence, la création d'une chaîne publique pour les jeunes dans le cadre d'une communication juvénile, et la formation des gestionnaires dans les différents champs d'activité. Par ailleurs, il a déploré l'absence d'un centre d'étude spécialisé pour étudier et décortiquer les causes de ce fléau qui gangrène notre société. 148 interventions enregistrées par la DGSN pendant la saison sportives 2013-2014 Le constat est alarmant, les chiffres de la DGSN donnent froid au dos. Selon Madjid Sadi, commissaire divisionnaire à la DGSN, durant la saison sportives écoulée, les éléments de la Sûreté nationale ont fait 148 interventions contre 102 en 2012-2013. Soit une augmentation de 46 interventions. Le nombre de personnes interpellées est de 319, dont 69 adultes et 50 mineurs. 54 personnes ont été présentées au Parquet, 673 blessés dont 424 policiers, 150 véhicules saccagés, 76 appartenant aux services policiers. Dans le cadre de la lutte contre la violence et les dépassement, la préservation de l'ordre public, la DGSN assure des couvertures sécuritaires et a mis en place des dispositifs sécuritaires dans les places publiques, aux abords des stades, aux places de ventes des billets et l'escorte des cortèges des équipes. M. Laaroun Amar, commissaire principal de police, et représentant de la cellule de communication de la DGSN, a indiqué lors de sa locution que les services de la direction sécuritaire n'a pas ménagé d'efforts pour arriver au bout de ce phénomène. Des sites d'information sont mis à la disposition du public, des forums et des journées d'études sont organisés à chaque occasion, un partenariat durable avec les acteurs de la société civile est établi, des manifestations sont au menu, à l'instar du Prix du fairplay dont la 2e édition a eu lieu en mai dernier.