Inconnu, il y a encore quelques mois, Munir El Haddadi a fait ses grands débuts avec la sélection espagnole, lundi soir, contre la Macédoine. Retour sur l'ascension fulgurante du prodige barcelonais. 77e minute du match entre l'Espagne et la Macédoine, lundi soir. Munir El Haddadi fait se lever le stade de Valence en remplaçant Koke. Un accueil triomphal, digne des plus grands. «Un rêve devenu réalité» pour ce jeune homme d'à peine 19 ans, quasiment inconnu il y a encore quelques mois. Sa fulgurante ascension, Munir, comme il est appelé de l'autre côté des Pyrénées, il l'a débutée la saison dernière, avec les U19 du FC Barcelone, champions d'Europe de la catégorie. Une compétition que l'attaquant gaucher a marquée de son empreinte avec 5 passes décisives (meilleur passeur) et 11 buts (meilleur buteur), dont un dernier, un lob du milieu de terrain contre Benfica en finale, qui a fait le tour du monde. Des U19 du Barça à l'équipe nationale Promu en équipe première cet été par Luis Enrique, le nouvel entraîneur catalan, Munir a confirmé les espoirs placés en lui en inscrivant 4 buts (meilleur buteur de la préparation du Barça), poussant vers la sortie Gerard Deulofeu (prêté au FC Séville), pourtant annoncé depuis plusieurs années comme le futur crack barcelonais. Titularisé pour l'ouverture du championnat, le 24 août dernier, contre Elche (3-0), le nouveau prodige de la Masia, le centre de formation blaugrana, a continué sur sa lancée avec une nouvelle réalisation, sa première en match officiel. «Munir brûle les étapes avec une vitesse difficile à gérer mais il nous offre beaucoup d'options. Il a de la personnalité et il nous aide, comme nous aideront d'autres joueurs de la réserve», s'était félicité après la rencontre Luis Enrique. Troisième plus jeune buteur de l'histoire du Barça après Lionel Messi et Bojan Krkic, Munir a aussi gravi les échelons à vitesse grand V sur le plan international. Membre de l'équipe d'Espagne des U19, il y a encore quelques semaines, le natif de San Lorenzo de El Escorial, dans la banlieue de Madrid, a fait un cours passage chez les espoirs, la semaine dernière, contre la Hongrie. Avant d'être appelé chez les A par Vicente Del Bosque pour pallier la blessure de Diego Costa. «Quand on m'a communiqué la nouvelle, j'en suis resté bouché bée, a-t-il confié. C'est un rêve que de jouer pour la sélection espagnole. Un rêve devenu réalité. J'en suis très heureux et fier. Je veux juste en profiter et donner le meilleur de moi-même.» Déception au Maroc Ce qu'il a fait lors du dernier quart d'heure du match face à la Macédoine, facilement remporté par la Roja (5-1), avec une activité constante dans le pressing et le replacement mais aussi une tentative de frappe. «J'ai réalisé un rêve d'enfant, a-t-il réagi à sa sortie du terrain. Je me suis senti très bien. Maintenant, je dois continuer à travailler avec mon club pour espérer avoir de nouveau l'opportunité de porter ce maillot.» Véritable tube de l'été en Espagne, Munir n'a toutefois pas fait que des heureux avec cette première cape. Un peu plus au sud, au Maroc, pays d'origine de son père, le choix du jeune garçon, qui a longtemps laissé planer le doute sur ses intentions, a du mal à passer. «La citoyenneté ne s'achète pas. Elle ne se refuse pas», a lancé Badou Zaki, le nouveau sélectionneur des Lions de l'Atlas. «Je suis né en Espagne et je voulais y jouer depuis tout petit. C'est ma décision. J'ai parlé avec les responsables marocains et je leur ai dit que je souhaitais jouer pour la Roja», a répondu Munir, qui incarne désormais la relève du football espagnol après le fiasco de la Coupe du monde au Brésil. Cela valait bien une ovation.