Le Président a averti qu'aucune démarche ne se fera hors des institutions. Hors des institutions, c'est hors-jeu. Hors des institutions, c'est contre le jeu. Du moins, cela devrait-il être ainsi perçu. Quand on fait une telle lecture, et qu'on la confronte à la détermination des partisans de la transition, alors la place est laissée aux inquiétudes. Le pouvoir et cette partie de l'opposition sont dans des rapports de force très inégaux. Le pouvoir, comme l'indique son nom, est dans la position de pouvoir. Il peut. Toutes les institutions lui permettent de pouvoir. Quant à l'opposition, que peut-elle ? Organiser des manifestations permanentes non violentes ? On dit que des manifestations permanentes non violentes ont pour mission, non pas d'amener le pouvoir à négocier, mais à le renverser. Serait-il possible que cette partie de l'opposition soit écoutée par la majorité des populations qui suivront de telles consignes jusqu'à la chute du pouvoir ? Jeu de poker ? Le FFS semblait vouloir constituer le recours en prenant contact avec à la fois le directeur de cabinet de la Présidence et les partisans de la transition, mais, en a-t-il les moyens de sa politique (ou de sa stratégie) ? Les rôles du FFS et du pôle du regroupement derrière Benflis ne sont pas encore très apparents. Idem pour les dirigeants du FIS. Il y a une autre proposition en direction de... l'armée. Hamrouche entrevoit deux types de démarches. Où l'armée s'implique et alors tout sera possible pour la recherche d'une solution pacifique et durable, ou alors que l'armée n'intervienne pas comme arbitre, la seule porte qui demeurerait ouverte ce serait celle du chaos. Dans le premier cas, là sera le vrai consensus, et dans le deuxième cas, c'est l'implosion du pays. Hamrouche a toujours ré-échelonné ses ambitions de 5 ans en refusant de concourir contre un candidat soutenu par l'armée. Or, l'armée dit qu'elle s'est retirée de la politique depuis 25 ans. Hamrouche ne s'élimine-t-il pas lui-même puisqu'il a tout conditionné à la participation de l'armée alors que celle-ci vient de le mettre en hors jeu ? S'était elle-même mise en hors-jeu ? Qui a raison et qui a tort ? Récapitulons. Le pouvoir dit qu'il n'a pas imposé une démarche unilatérale et que toutes les sensibilités ont participé à la «discussion». Il dit ne pas accepter une démarche hors institutions. L'opposition n'est pas monolithique. Elle conjure les périls mais diverge sur les sources et les démarches.