Au moins onze mineurs ont été déclarés disparus aux services de la Gendarmerie nationale depuis le début de l'année en cours. Les enquêtes déclenchées par les services de police judiciaire de l'institution ont indiqué que cinq de ces affaires s'agissaient d'enlèvements pour différents mobiles et les six autres ont varié entre fugues et visites familiales imprévues. Choqués par des histoires tragiques médiatisées sur des enfants enlevés, les parents ne voient pas d'autres raisons de la disparition de leurs enfants à part le kidnapping qu'ils avancent lors du signalement de toute absence aux services de sécurité. En effet, les histoires d'enlèvements semblent se multiplier au cours de ses dernières années, en réalité, cette forme de criminalité a toujours existé mais était peu médiatisée comme plusieurs autres maux de société. L'ouverture du champ audiovisuel et l'avènement de plusieurs chaînes de télévision privées ont fortement exposé ce problème à l'opinion publique comme «un phénomène qui hante la société», alors qu'il a toujours existé. Il est vrai que les histoires médiatisées sont tragiques et choquantes, imposant des peines maximales à l'égard des agresseurs d'enfants, mais la surmédiatisation de certaines affaires – et prendre toute disparition pour enlèvement – ont créé une psychose chez les parents et les enfants. Ces derniers préfèrent parfois se rendre chez la famille paternelle ou maternelle ou chez des amis que de subir des punitions suite à de mauvaises notes à l'école. D'autres font des bêtises plus ou moins graves et tentent de détourner l'attention ou de se faire pardonner par une disparition momentanée et certains adolescents, notamment les filles, fuguent pour des problèmes familiaux ou des aventures d'adolescentes. Chaque année, gendarmerie et Sûreté nationales reçoivent des dizaines de déclarations de disparition dont la plupart, selon des responsables des deux institutions, sont liées à divers autres causes que l'enlèvement. Par ailleurs, il ne faut pas dédramatiser certaines situations, peu importe le nombre d'affaires du genre constatées, toute atteinte aux personnes notamment mineures est sûrement un acte grave qu'il faut sévèrement punir, et aux voix s'exprimant au nom des droits de l'Homme de se taire, car avant de penser aux droits d'un criminel, il faut penser à ceux d'un enfant enlevé à ses parents, séquestré, violé et/ou lâchement assassiné. Durcir les peines et renforcer les actions de sensibilisation sont actuellement les seules solutions évoquées en attendant de trouver d'autres plus efficaces contre toutes les formes de violence dans notre société.