Cause n Empain, un aristocrate, bien assis financièrement, de sang royal, sera enlevé, bâillonné et enfermé pendant des jours dans une cave désaffectée. C'est certainement en France que l'on enregistre le plus grand nombre d'enlèvements maffieux par rapport à la moyenne européenne. Il faut, cependant, faire la différence entre enlèvements, disparitions et fugues. On compte dans ce pays, selon certaines statistiques, malheureusement pas tout à fait fiables, quelque 300 disparitions par an. Une étude a montré qu'il s'agissait dans la plupart des cas de personnes adultes et responsables, souvent des cadres. Ces derniers décident un beau matin de tout «classer», tout abandonner, femme, enfants, carrière, pour s'installer ailleurs, très loin et changer carrément de vie. Selon cette même étude, 10% seulement donnent de leurs nouvelles à leurs familles pour les rassurer, puis plus rien. Silence radio. Quant aux fugues, il s'agit généralement d'adolescents en pleine crise de croissance et qui, au moindre pépin, retournent aussitôt au bercail, dans le cocon familial. Pour ce qui est des enlèvements, ou les kidnappings proprement dits, ils ont pour cause soit l'argent soit le sexe. Le rapt le plus connu est sans doute celui du baron Empain à Paris. Ce n'est pas n'importe qui, ce baron. C'est un homme riche, bien assis financièrement, un aristocrate distingué de sang royal. Sa famille remonterait aux Bourbons. Il sera enlevé, bâillonné et enfermé pendant des jours dans une cave désaffectée et malodorante. Il aura pour seul compagnon et interlocuteur un homme encagoulé qui lui dictera les termes de sa libération. Peu importe le dénouement de cette sordide affaire, mais le baron Empain, qui recouvrera sa liberté, restera à jamais marqué. Quant aux ravisseurs qui l'ont a abandonné au petit matin, ils ne donneront jamais plus signe de vie après avoir empoché certainement des millions de francs lourds. Les enlèvements à caractère sexuel, la police française en dénombre des centaines par an. C'est une jeune fille qui se fait accoster à la sortie d'une boîte par des fêtards qui lui proposent de la raccompagner chez elle. Et c'est aussitôt la virée en rase campagne. Après avoir longuement abusé d'elle et l'avoir séquestrée pendant des jours, ils l'abandonneront purement et simplement avant de la torturer et parfois l'achever. Des faits divers rapportés par certains journaux spécialisés fourmillent de détails sur ce genre d'opérations macabres. Parfois, c'est une femme, souvent désaxée qui prend en chasse des jeunes filles pour satisfaire les appétits sexuels d'un mari malade. Des joggeuses qui s'entraînaient hors de leur agglomération ont connu le même sort. Rapt, sévices et viol, après bien des recherches, leurs cadavres seront retrouvés par les gendarmes au fond d'un talus ou recouverts d'herbes sèches au milieu d'un terrain vague. Point d'orgue Le premier kidnapping de l'histoire a eu lieu au Moyen-Age pendant la guerre des Croisés. Enlevé au milieu de ses troupes par l'armée des musulmans, Richard d'Angleterre, communément appelé Richard Cœur de Lion, ne sera rendu aux siens que contre une rançon qui sera collectée écu par écu à travers tout le royaume et remise aux vainqueurs qui relâcheront le souverain. Le second kidnapping aura pour théâtre l'invasion au XVe siècle du royaume inca par les conquistadors espagnols. Malgré le paiement d'un quintal d'or pour le libérer, l'empereur indien sera quand même exécuté.