Le gouvernement de Juba et les rebelles sud-soudanais, qui s'affrontent depuis neuf mois dans une sanglante guerre civile, ont repris, hier, les négociations de paix en Ethiopie, sur fond de recrudescence des combats sur le terrain, a-t-on appris auprès de la médiation est-africaine du conflit. Il s'agit des premiers pourparlers depuis la signature, fin août, par le président sud-soudanais Salva Kiir et son rival Riek Machar, du quatrième accord de cessez-le-feu depuis le début du conflit. Tous les cessez-le-feu ont été violés. Samedi encore, le médiateur est-africain (l'organisation régionale Igad) a dénoncé une reprise des combats dans l'Etat du Haut-Nil (nord-est). Les négociations qui ont repris entre les belligérants se tiennent dans la localité éthiopienne de Bahir Dar, dans le nord-ouest du pays. A Addis Abeba, où les discussions étaient auparavant organisées, les délégations étaient accusées de dépenser des fortunes en notes de frais, sans sérieusement travailler à un accord de paix. Selon des diplomates européens, les pourparlers ont déjà coûtés près de 20 millions d'euros. A l'agenda des discussions cette semaine figure la formation d'un gouvernement de «transition et d'union nationale», que l'Igad a demandé aux belligérants de mettre en place d'ici au 9 août. Parmi les principaux enjeux : l'attribution du poste de Premier ministre, et les pouvoirs qui lui seront attribués, a expliqué Taban Deng, chef de la délégation rebelle. Le Soudan du Sud est déchiré depuis la mi-décembre par un conflit émaillé d'atrocités entre les troupes fidèles au président Salva Kiir et celles de son ancien vice-président et rival, Riek Machar. Dans ce conflit, des milliers de personnes – sans doute des dizaines de milliers, mais aucun bilan précis n'existe – ont été tuées et plus de 1,8 million chassées de chez elles.