Etant à l'ère de la mondialisation, devant avoir des stratégies d'adaptation, il y a lieu d'éviter cette mentalité bureaucratique de facilité du recours aux mesures administratives autoritaires. L'expérience de par le monde montre que lorsqu'un pouvoir agit bureaucratiquement, sans concertation et sans tenir compte de la réalité locale et internationale, la société enfante ses propres règles qui lui permettent de fonctionner en dehors de l'Etat officiel, se traduisant alors par un divorce croissant Etat/citoyens, favorisant l'extension de la sphère informelle. On ne protège pas, ni on ne relance l'activité nationale productive par décrets ou par le volontarisme étatique, vision d'une mentalité bureaucratique rentière. Il me semble donc qu'à travers sa déclaration reprise par les médias le 17 septembre 2014, le ministre du commerce algérien semble déconnecté tant des réalités locales que mondiales, et annonce un retour aux licences d'importation, contraire aux engagements internationaux de l'Algérie et paradoxalement à l'engagement d'adhésion de l'Algérie à l'organisation mondiale du commerce (OMC), qui prohibe ce genre d'actions. Cette décision occasionnerait des rentes au profit de ceux qui auraient des licences d'importation et favoriserait l'extension de la sphère informelle notamment marchande déjà florissante. L'objectif stratégique est de mettre en place des mécanismes de régulation transparents et concurrentiels dans le cadre de l'Etat de Droit et la démocratisation de la société, qui peuvent favoriser, à eux seuls, le développement national hors hydrocarbures. On doit impérativement, tout en conciliant l'efficacité économique et une très profonde justice sociale, libérer les initiatives créatrices loin de cette bureaucratie étouffante, que ce soit les entreprises publiques, privées locales et internationales créatrices de valeur ajoutée. L'économie de marché ne signifie pas la fin de l'Etat mais un Etat régulateur fort fondé sur une planification stratégique dans ce monde interdépendant en perpétuelle évolution, turbulent et instable. Car si cette décision qui ne peut relever que d'un ministre du Commerce venait à être appliquée, elle porterait un lourd discrédit à l'image internationale de l'Algérie. Espérons que le gouvernement, seul habilité à engager l'avenir du pays sur des questions stratégiques, l'Algérie ayant toujours respecté ses engagements internationaux, corrigera ce discours négatif qui risque d'isoler encore plus l'Algérie du concert des Nations, sans solutionner le problème de la dynamique socio-économique interne.