Agressivité, vulgarité, insultes, violence physique ou verbale... Il faut mettre un terme à ce phénomène car aller au stade est un risque énorme à prendre aujourd'hui. Lorsqu'on est dans les stades, aussi bien à l'intérieur ou à l'extérieur, et mêlé à la foule, on met sa vie en danger. Le football est un sport qui rassemble les personnes. La balle ronde n'est pas la guerre ! Les incidents, dans et autour des stades, sont légions aujourd'hui et cette violence qui s'est installée dans les arènes, dans les vestiaires, sur la pelouse, fait partie du décor en Algérie. Elle s'exprime spontanément pour exprimer sa colère. Le stade de football est un lieu de rencontre par excellence pour notre jeunesse, et c'est là que se défoule la foule, c'est là aussi où l'on peut agir pour braver les interdits, déverser ses malheurs, son mal de vivre et crier sa douleur. C'est le seul moyen de pouvoir atteindre sa cible par des insultes obscènes à l'égard de la personne choisie. Une défaite ou un mauvais résultat, et voilà que la bête immonde surgit des gradins pour envahir parfois le terrain de jeu et parfois la ville entière. L'heure est grave, et même très grave, car la violence dans nos stades est un phénomène honteux, qui n'est pas propre à notre culture, et ce n'est pas à la fin d'un championnat que cela se produit bien au contraire, des violences ont été signalées dès les premières journées de notre championnat. Aussi, la violence dans les stades n'est pas un phénomène propre aux Ligues professionnelles une et Deux, mais elle est partout dans chaque championnat de divisions inférieures. Le mal de la violence est-il imputable au football ou à son environnement ? Des études et des séminaires ont fait l'objet de réunions sans pour autant trouver une réponse ou un remède qui mettrait fin définitivement à l'hydre à sept têtes et pourtant le football a toujours été pratiqué en Algérie. Durant la période coloniale et post-indépendance, aller au stade était un vrai régal, on éprouvait du plaisir et du bonheur. Ceux de l'ancienne génération, qui se souviennent, se remémorent encore les moments de bonheur, vécus dans les travées du stade municipal de l'ex-Belcourt, Saint-Eugène, Constantine, Oran el Bahia, Tizi-Ouzou, Bordj Ménaïel, Annaba et dans chaque stade d'Algérie. Ils vous diront que le football était considéré comme un spectacle, une fête où on allait souvent au stade en famille avec ses enfants ou en groupes d'ami pour assister à une belle rencontre de football et non pas pour se faire insulter. Ce qui est sûr, c'est que cela doit changer pour améliorer l'image du football et du supporter algérien. La violence dans les stades est un phénomène qui apporte chaque saison, son lot d'incidents dans les enceintes sportives car le sport-roi fait souvent la une des journaux. La violence domine l'actualité des week-ends à cause des graves dépassements. La presse a toujours soulevé ce problème pour lequel, il est fait appel à une sérieuse réflexion et à la définition d'un véritable plan national de promotion de l'esprit sportif dans la lutte contre la violence. Il faut y mettre un terme. Aussi, il ne faut pas que cela soit simplement un effet d'annonce mais une politique sportive nationale qui s'insère pleinement dans les priorités de l'éducation, la formation, la recherche, et pourquoi ne pas limiter l'accès à une rencontre de football aux moins de 18 ans ? Autrefois, les stades étaient remplis de gens d'un certain âge, des personnes sages qui venaient assister à une belle rencontre de football où le spectacle était roi... Une vraie fête en quelque sorte. Aujourd'hui, nos stades sont la priorité des gamins, du jamais vu ! Aller assister à un match de football est souvent synonyme d'aller «se bagarrer», éclater sa colère, insulter les joueurs, l'arbitre, les dirigeants et les autres ou tout simplement s'adonner à des actes de vandalisme. L'atteinte à l'ordre public et à l'intégrité physique est devenue monnaie courante, la violence ne s'arrête nullement dans les stades car même les passants ne sont pas épargnés, les voitures sont saccagées, les pierres et les projectiles fusent de partout. Mais dans tout cela, le plus grave est la violence verbale de certains responsables de clubs qui n'hésitent pas à tirer à boulets rouges sur le président de la Fédération algérienne (FAF), le président de la Ligue professionnelle ou encore sur les arbitres, les accusant de tous les maux.