Le sport reste ce merveilleux instrument de rapprochement des peuples, des individus dans l'arène des stades. Ces personnes s'apprennent à mieux se connaître et à mieux se comprendre. Mais il serait vain aussi de croire qu'ils puissent être à l'arbi des grands courants politiques et économiques. Cette prodigieuse diversité d'aspect caractérise les êtres ; elle est source d'étonnement et d'admiration étant donné que dans une foule de plusieurs milliers de personnes, il n'y a pas deux personnes qui ne puissent pas être distinguées. En outre, un individu n'est pas immuable de la naissance à la mort. Nous ne cessons de changer d'aspect et même d'habitude. Des explications ont été proposées : ce sont les théories du déterminisme génétique et du comportementalisme. En ce qui concerne le comportementalisme, les différences psychiques ont pour seule origine les habitudes apprises sous l'effet de stimulis répétés. Les jeux (football, handball, judo, basket-ball, boxe...) ne sont pas de simples compétitions où comptent les résultats techniques. Ils sont, avant tout et par-dessus tout, la rencontre de jeunes et moins jeunes générations, sous le signe de la fraternité sincère du respect réciproque et du sacrifice. Aujourd'hui, pour un match nul concédé à domicile, ce sont des édifices publics qui brûlent et des centaines de personnes qui sont blessées. Si un joueur n'est pas aligné par décision d'un entraîneur souverain dans ses choix, des tribunes et des voitures sont saccagées. Les images brutales de ces soi-disant supporters de football s'affrontant dans les gradins viennent immédiatement à l'esprit lorsqu'on évoque la violence dans les sports. Celle-ci se manifeste aussi bien dans l'organisation, le déroulement et l'exploitation des manifestations sportives. Sidi Ahmed Bel Abbès, le wali de Boumerdès l'avait prédit. Il disait qu'un jour «l'eau d'égout montera sur l'eau pure» et c'est ce que nous vivons actuellement. La violence doit cesser. Il faut pour cela exposer sans complaisance les aspects de la violence sportive, et par là sa signification dans notre société. L'apogée douteuse aujourd'hui du hooliganisme dans nos stades de football, nourri de revendications idéologiques, s'inscrit aussi dans les bouleversements économiques des dernières décennies à la faveur d'une démographie galopante et amoindrie, qui s'est imposée par la force des choses à un décor réputé loin de toutes ces manifestations (hystériques) et produisent à travers une caisse de résonance, son expansion plutôt que son reflux. La violence dans les stades, la violence dans les écoles, la violence sur la voie publique, des évaluations qui montrent que «le diagnostic» est posé, et à maintes fois repris et en l'absence d'une «stratégie thérapeutique adéquate» volontaire ou non, la violence en général semble avoir beaucoup d'avenir et dans nos stades particulièrement. Qui sont ces énergumènes qui se distinguent à chaque fois dans nos stades par des menaces et des insultes à l'égard des joueurs adverses, des arbitres, du délégué du match, du service de sécurité, de la presse ? Agressifs, vulgaires et à la limite du comportement animal, ils arrivent même à pénétrer nos écrans de télévision par leurs gestes antisportifs et leurs blasphèmes insupportables. Tous ces actes sont commis par des spectateurs, en majorité des adolescents, menés par des pseudo supporters. A chaque rencontre de football et partout dans nos stades, les tribunes se transforment en une arène pour gladiateurs, car occupée par des énergumènes sans relation aucune avec le football. Jamais la violence n'a atteint un degré aussi élevé ; nos stades sont arrosés de projectiles de pierres. L'arbitre chez nous est devenu la personne la plus insulté au monde. Et quelles insultes ! Si nos mères, nos sœurs, nos femmes pouvaient savoir ce qui se passait en direct sur les stades, aucune femme n'accepterait de laisser sa progéniture aller au stade. Aussi est-il important de dire que la vulgarité fait loi, et là ça devient un problème d'éducation. A quoi est dû ce comportement qui donne de notre football une image lamentable, sans compter des dirigeants et des autorités sportives. Faut-il rabâcher les raisons de cette remontée des «crues violentes» d'un public qui n'a que le football pour se défouler ? Les manigances, les fausses promesses, les chiffres colossaux à faire tourner la tête aux joueurs et un spectacle désolant offert chaque week-end sont autant de paramètres qui provoquent la violence dans les stades. Autrefois, du temps des Lalmas Ahcène, (CRB) Meziani Abderahmene (USMA), Aouadj Zoubir (MCA), Seridi Mustapha (ES Guelma), Attoui Ali (USMA) Fréha (MCO), Zefzef (MOC) et tous les autres clubs huppés d'Algérie, les présidents et dirigeants de clubs étaient méconnus, ils activaient bénévolement ; on s'intéressait aux joueurs et au football pratiqué au jeu de bonne facture. Aujourd'hui, la situation a empiré, les supporters connaissent de la plus petite à la plus grande décision prise par le président d'un club. Il se passe de drôles de choses dans nos stades, que faut-il faire pour éradiquer ce fléau ? Le mal a toujours une solution, il faut la trouver.