D'après La Voix de la Russie, «la Turquie a accepté de soutenir le programme d'entraînement et d'équipement de l'opposition « modérée» en Syrie pour la lutte contre les djihadistes de l'Etat islamique (EI)», avait annoncé vendredi dernier la porte-parole du département d'Etat américain Marie Harf. «La Turquie a accepté de soutenir les efforts d'entraînement et d'équipement de l'opposition modérée (en Syrie, ndlr)», a déclaré Mme Harf, en ajoutant que, la semaine prochaine, des représentants du Pentagone se rendraient à Ankara pour établir un plan d'action approprié. Ceci dit, l'EI, appelé autrefois l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), sévissait au départ principalement en Syrie où il combattait les troupes gouvernementales, acquérant la réputation de l'une des organisations djihadistes les plus cruelles, avant d'étendre ses activités en Irak. Depuis le 8 août, l'aviation américaine effectue des frappes contre les positions des djihadistes en Irak, et dès le 23 septembre, en Syrie. Les Etats-Unis mènent cette opération sans l'aval de Damas. Washington soutient en Syrie l'opposition «modérée» qui combat aussi bien contre les troupes gouvernementales que contre les terroristes de l'EI. Simplement parlant : Washington, l'opposition «modéré» combattent l'EI, et cherchent à destituer Assad. Ce dernier combat, l'opposition «modérée», l'EI et sera un jour ou l'autre enclin à se défendre contre Washington. Quant à l'EI, il combat, l'opposition «modérée», Assad et Washington. Allez démêler tout cela. Enrôlement L'Allemagne tente de convaincre la Turquie et l'Iran de se joindre au combat contre les djihadistes de l'Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie, déclare le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, dans une interview au quotidien Tagesspiegel. Les différends au Proche-Orient, ajoute-t-il, doivent être mis de côté pour permettre la mise en place d'un front uni contre l'EI. «Nous tentons de convaincre les pays arabes, ainsi que la Turquie et l'Iran, de la nécessité de travailler tous ensemble contre l'EI», dit le chef de la diplomatie allemande. L'Allemagne, ajoute-t-il, souhaite que la Turquie s'engage «avec toute ses forces» contre les djihadistes. Plus de 20 000 personnes, en majorité des Kurdes, ont manifesté samedi à Düsseldorf, dans l'ouest de l'Allemagne, pour dénoncer le siège de la ville kurde syrienne de Kobané par l'EI. Des défilés cette semaine à Hambourg et à Celle ont entraîné des heurts entre manifestants pro-kurdes et sympathisants islamistes. Entraîner la Turquie s'explique déjà par le fait que ce pays a été et demeure l'une des bases arrières des mercenaires qui ont ensanglanté la Syrie ; mais de là à espérer enrôler l'Iran, le projet semble quand même assez osé. Quand on dit que le ridicule ne tu pas...