Ce jeudi, Nouria Yamina Zerhouni, ministre du Tourisme et de l'Artisanat effectuera une visite de travail dans la wilaya de Annaba. Pour tenter de redynamiser ce secteur sous une constante superfusion, il est prévu qu'elle ramène dans ses bagages, le volumineux dossier portant Shéma directeur d'aménagement touristique «Sdat 2030». La wilaya de Annaba, notamment Chetaïbi et sa Baie ouest figure en bonne place dans ce schéma comportant les plans «Destination Algérie», «les pôles touristiques d'excellence», «qualité tourisme», «partenariat public- privé» financement touristique». Pour sa réussite, le ministère a chargé la direction générale de l'Agence nationale de développement du tourisme (ANDT) et les annexes du Nord-Ouest à Aïn Témouchent et celle Nord-Est de Annaba d'être les principaux outils spécialisés dans la gestion, le développement, la préservation, l'utilisation et l'exploitation rationnelle du foncier touristique. Dans les bagages de la ministre, il y aura aussi la décision signée portant lancement de l'opération aménagement touristique de la Baie ouest de Chetaïbi. Cette opération nécessitera 50 milliards de DA déjà dégagés par le Trésor public. Ils sont destinés à la réalisation d'un complexe hôtelier avec bungalows, de plusieurs autres de différentes catégories ainsi que des annexes d'hôtellerie, restauration, animation et loisirs. L'Aniref se chargera de procéder à la cession de l'assiette de terrain indispensable pour la matérialisation de ces projets. Il s'agit d'une importante surface issue d'un lot de 220 assiettes de terrain que cette institution a prévu mettre à la disposition des investisseurs intéressés. Nouria Yamina Zerhouni aura à cœur de s'inquiéter de nombreux autres projets. Prévus depuis de nombreuses années, ils ont été mis dans les tiroirs dans l'attente... notamment le projet de Boukhmira de plusieurs dizaines d'hectares où des investisseurs du Golfe arabe avaient projeté d'ériger des complexes hôteliers de grand standing tout le long de la plage de Sidi Salem s'étendant sur plusieurs centaines de kilomètres. La ministre s'y attardera certainement pour expliquer à ces interlocuteurs saoudiens ou koweitiens les avantages dont ils bénéficieraient en s'y implantant. Aux autorités locales de Annaba et cadres de son secteur appelés à l'accompagner, la représentante du gouvernement pourrait aborder la question du tourisme local, de la location en gérance libre au lieu de la privatisation des établissements hôteliers et touristiques publics et de la cession aux enchères publiques des assiettes de terrain dans les zones d'extension touristiques. Cependant, elle pourrait être interpellée sur l'engagement de son institution en 2011 exprimée par un de ses prédécesseurs, à réhabiliter les hôtels en désuétude pour les transformer en établissements modernes new-look. Il y a également ces questions restées en suspens depuis des années concernant les moyens à mettre en application et quelle démarche adopter pour inciter les Algériens à s'intéresser au tourisme local et quelles prestations de service à leur offrir pour les satisfaire. Qu'est devenue la commission nationale de gastronomie que son ministère avait créée pour réhabiliter les plats traditionnels algériens et le tourisme balnéaire ? Toutes aussi pertinentes devraient être les questions sur le respect de la gratuité d'accès et la prise en charge de l'entretien et l'embellissement des plages ainsi que des structures d'accueil, la mise en place de camps de toile et structures légères d'hébergement, l'organisation du marché du logement de vacances chez l'habitant, le projet de lancer un cycle de formation des métiers de l'artisanat et celui portant réhabilitation des sites historiques et des vieilles villes. C'est dire que la ministre aura beaucoup à faire pour atténuer les déceptions des investisseurs et autres opérateurs économiques spécialisés du tourisme. D'autant que les premiers comme les seconds ont argumenté les nombreux projets de réhabilitation et rénovation d'établissements hôteliers du secteur privé programmés depuis des années et, à ce jour, non matérialisés. C'est le cas pour les hôtels propriétés de l'Etat que sont «Seybouse International», «El Mountazah» (Annaba), «Mermoura» et «Chellala» (Guelma). Tout aussi cité, l'hôtel d'Orient qui, cédé à un privé, n'est toujours pas entré en exploitation. Pour l'heure, l'on en est toujours aux déclarations d'intention des différents ministres. En sera-t-il de même après la visite de Mme Nouria Yamina Zerhouni à Annaba demain ?