Les nombreux atouts touristiques de Annaba, la sirène de l'Est, demeurent inexploités, pénalisant ainsi un secteur pouvant propulser la ville des 99 mausolées au rang des grandes destinations touristiques. Dans la ville des Jujubes, depuis les côtes d'est en ouest, c'est le branle-bas de combat pour la location d'un appartement ou un rez-de-chaussée de villa pour les estivants qui, depuis le mois de juin, affluent sur Annaba la Coquette, pour y passer leur vacances, après une année de dur labeur. En effet, le grand rush vers les plages bat son plein. Tous les établissements d'accueil, dont 13 structures hôtelières classées et 30 autres non classées, totalisant une capacité de plus de 45.000 lits et 10 campings familiaux, ont été pris d'assaut et affichent complet, et cela malgré le mauvais cadre de vie, la mauvaise prestation de service dans les 50% des infrastructures d'hébergement, mais surtout en dépit des prix exorbitants, l'antique Annaba demeure cette destination privilégiée de tous les vacanciers. Dotée d'une position géographique importante, la wilaya de Annaba s'étend sur une superficie de 1412 km² soit 0,06% du littoral national avec un relief constitué principalement, de montagnes à vocation forestière à hauteur de 52,16%, collines et piémonts de l'ordre de 25,82%. Les plaines quant à elles, représentent 18,08% de l'ensemble de la superficie. Des potentialités qui permettent aux adeptes de la nature de conjuguer le plaisir balnéaire et le tourisme de montagne, notamment au bord du lac Fetzara, qui couvre 6600 ha. Quant aux passionnés de la pêche, Oued Seybouse, est une autre opportunité à saisir tout le long de ses 255 km qui débouchent sur la mer Méditerranée. C'est pour dire que cette position géographique de la wilaya de Annaba lui permet aisément d'être un pôle touristique par excellence. Rien que pour la commune de Séraïdi, qui culmine à 1008 m, elle reste une potentialité de tourisme balnéaire et climatique, unique en son genre. Autres atouts pouvant promouvoir le secteur du tourisme, Erbillon, cette commune de 382 ha, distante de 75 km, du chef-lieu de la wilaya, détient le trône de la princesse des Sables d'or, où Sidi Akacha, sur son île, veille jalousement sur la plus belle baie du monde, qu'est tout simplement Chétaïbi. La renommée de la mosquée de sidi Abou Marouan El Charif, la maison du pacha, la citadelle des Hafsides, veillant comme une sentinelle, sur la place d'Armes. Coeur de la vieille ville où l'architecture arabo-mauresque emporte les amoureux de l'histoire d'Hippone, ville de saint Augustin, dont la basilique berce son âme dans le silence de la chapelle de Lala Bouna. Sans pour autant oublier que la splendeur de la corniche longée par 19 plages autorisées à la baignade, sur un littoral long de 8 km, a valu à Annaba une réputation multidimensionnelle. En effet, c'est un bonheur pour des milliers d'estivants qui, malgré le manque flagrant d'hygiène des plages, l'occupation anarchique des lieux, où le diktat de jeunes délinquants, exerçant des métiers de saisons, et autres désagréments, reviennent chaque année pour y passer leur été. En dépit des mesures engagées par les responsables de la wilaya pour booster le tourisme, il n'en demeure pas moins que l'amorce d'un grand élan n'a pas encore été trouvé ou plutôt, n'a pas trouvé les volontés sérieuses pour un véritable démarrage. Si l'on considère que la wilaya de Annaba a tout le mérite, pour être un pôle touristique par excellence, il faut d'abord songer à la mise en place d'un schéma directeur d'aménagement touristique, tel que décidé par l'Etat, aux fins d'une véritable relance de ce secteur, disposant, à plus d'un égard, de ce dont Dame Nature regorge... Avec tout cela, le tourisme à Annaba est à la traîne, pour ne pas dire quasi inexistant. Pour cause les multiples contraintes, dont celles liées, notamment à la rigidité et/ou l'absence de textes réglementaires devant libéraliser le secteur et lui permettre une ouverture à l'investissement. On retiendra sur ce volet, les contraintes administratives qui freinent la promotion de ce secteur, comme c'est le cas des zones d'expansion touristique de Aïn Achir et de Chétaïbi. Depuis plus de 10 ans, les deux zones n'ont connu aucune évolution, malgré le tracé existant qui les délimite. A l'origine de cette situation, la lenteur des études d'aménagement de ces zones, ainsi que les difficultés d'adaptation aux nouvelles techniques d'informations et de communication, auxquelles s'ajoute la méconnaissance totale du patrimoine touristique de la région. Autres facteurs de contrainte, l'insuffisance partenariale inter-secteurs et le manque flagrant de structures répondant aux normes internationales, pouvant servir d'exemple et motiver quant à l'investissement dans ce secteur, sensé être névralgique pour l'économie tant régionale, que nationale. A l'exception du complexe Sabri, une structure dont l'emplacement géographique, l'architecture, avec une prestation de service de qualité, lui a valu, depuis son entrée en service, un afflux considérable de visiteurs nationaux et internationaux. Ce complexe, avec l'hôtel El Mountazah de Séraïdi, surplombant tous deux les falaises du front de mer de la wilaya de Annaba, auraient, avec les Emiriens de Sidar, qui, confrontés à de multiples contraintes, avaient abandonné le projet du village touristique, censé être réalisé au niveau de Boukhmira, dans la commune de Sidi Salem, pu faire de Annaba, la sirène de la Méditerranée. En attendant une véritable prise en charge de ce grand pan de l'économie, dont les ressources sont inestimables, les estivants continuent de courtiser la ville de tous les contrastes, bon gré mal gré, Annaba dont les journées s'enchaînent dans la contestation, ses nuits sont la face cachée d'une ville où pauvre ou riche, tous réunis sous un même ciel, peuvent user de la générosité de cette nature, entretenue par la grâce de Dieu.