Le principal groupe djihadiste en Egypte, Ansar Beït Al-Maqdis, a revendiqué, vendredi 14 novembre dans une vidéo, l'attentat-suicide ayant tué trente soldats le 24 octobre dans le Sinaï. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière ayant visé l'armée depuis la destitution du président Mohamed Morsi, en juillet 2013. L'Egypte avait alors décrété l'état d'urgence pour trois mois dans une partie du nord et du centre de la péninsule. Le groupe, dont le nom signifie «les partisans de Jérusalem» en arabe, a récemment prêté allégeance à l'organisation Etat islamique (EI), qui sévit en Irak et en Syrie. Il a aussi revendiqué la plupart des attentats spectaculaires visant les forces de l'ordre depuis le renversement du chef de l'Etat proche des Frères musulmans. Ansar Beït Al-Maqdis affirme agir en représailles à la sanglante répression qui s'est abattue sur les partisans du président islamiste et qui a fait plus de 1 400 morts, dans leur immense majorité des manifestants. Dans une vidéo publiée vendredi 14 novembre sur les réseaux sociaux, un homme, dont le visage a été flouté, promet de nouvelles attaques contre les forces de l'ordre, s'adressant directement à l'ex-chef de l'armée et actuel président d'Egypte Abdel Fattah Al-Sissi, l'architecte de la destitution de M. Morsi. Des centaines de partisans de M. Morsi ont été condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs et 15 000 autres ont été emprisonnés. Mercredi, l'armée avait annoncé qu'un bateau de la marine avait été la cible d'une attaque «terroriste» en Méditerranée, et que huit militaires étaient portés disparus dans cette attaque sans précédent, tandis que deux policiers et trois soldats ont été abattus jeudi par des hommes armés dans le nord du Sinaï.