Dix soldats égyptiens ont été tués et 27 blessés vendredi dans un attentat à la voiture piégée visant un barrage de l'armée dans le nord de la péninsule du Sinaï, ont indiqué des responsables de la sécurité. Un premier bilan avait fait état de cinq morts et 16 blessés. L'attaque visait un barrage de l'armée situé au nord-ouest de la ville d'Al-Arich, le chef-lieu de la province du Nord-Sinaï, selon des responsables des forces de l'ordre s'exprimant sous le couvert de l'anonymat. Depuis que l'ex-chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi a destitué l'islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013, des groupes jihadistes ont multiplié les attentats contre les forces de l'ordre. Ils affirment agir en représailles à la sanglante répression qui s'est abattue sur les partisans de M. Morsi depuis son éviction. D'abord cantonnées au nord du Sinaï, région montagneuse et désertique jouxtant Israël et la bande de Gaza palestinienne, les attaques jihadistes ont gagné le delta du Nil et la capitale égyptienne. Mercredi, au moins six policiers et trois passants ont ainsi été blessés par l'explosion d'une bombe devant l'entrée de l'université du Caire. Cet attentat a été revendiqué par le groupe jihadiste Ajnad Misr. Et en début de semaine, sept soldats égyptiens ont été tués dans l'explosion d'une bombe au passage de leur véhicule au sud d'Al-Arich, dans le nord du Sinaï. Un autre groupe jihadiste basé dans le nord du Sinaï, Ansar Beït al-Maqdess (Les Partisans de Jérusalem, en arabe), a revendiqué la plupart des attentats visant les forces de sécurité depuis l'été 2013. Après la destitution de M. Morsi, plus de 1.400 de ses partisans ont été tués notamment lors de la répression de manifestations. Des centaines de pro-Morsi ont été condamnés à mort dans des procès de masse expédiés en quelques minutes, tandis que 15.000 autres ont été emprisonnés.