L'édition du 19e Sila (Salon international du livre d'Alger) organisée du jeudi 30 octobre au samedi 8 novembre 2014 au Palais des expositions des Pins Maritimes d'Alger, s'est tenue cette année sous le signe de l'Histoire. L'événement qui promeut d'année en année des programmes attrayants animés par des auteurs, éditeurs et personnalités politiques et du monde artistique de renommée nationale et internationale, a coïncidé en effet en 2014 avec la célébration du 60e anniversaire du 1er Novembre 1954. Et pour marquer l'événement, le programme de la manifestation de cette année a été placé sous le thème «Le Livre et Nous». Cette grandiose manifestation culturelle d'Alger a accueilli pas moins de 960 exposants, venus de 43 pays, soit 659 étrangers de 43 pays qui ont été au rendez-vous du Salon international du livre d'Alger, en provenance de 15 pays, arabes, 15 pays africains, 11 pays européens et des Etats-Unis d'Amérique, pays hôte de cette 19e édition du SILA. L'histoire étant naturellement privilégiée en cette circonstance commémorative, à cet effet, en plus des ouvrages traitant de la Révolution algérienne et de la résistance anticoloniale sous ses divers aspects, quatre plateaux d'historiens algériens et étrangers ont été prévus pour décrypter le 1er Novembre 1954. Thématiques portant, entre autres, sur : «Pourquoi le Premier Novembre ?», avec Omar Carlier, Mohamed El Korso, Abdelmadjid Merdaci ; «Le retentissement du 1er Novembre 1954 dans le monde», avec Sadek Benkada, Hervé Bismuth (France), Damien Carron (Suisse), Khaled Kchir (Tunisie), Ouanassa Siari-Tengour, Marc Perrenoud (Suisse), Luo Lin (Chine), «La solidarité internationale», avec Bruna Bagnato (Italie), Habib Belaïd, Benjamin Brower (USA), Malika El Korso, Dominique Wallon (France), «La répression et la résistance», avec Mohand-Amer Amar, Claire Mauss-Copeaux (France), Fouad Sou¬, James House (Grande-Bretagne), «Les éditeurs militants de l'indépendance algérienne», avec Nils Andersson (Suisse), Samah Idriss (Dar El Adeb, Liban), Rachid Khatab, modérateur : maître Ali Haroun, «La bataille de l'écrit pendant la Révolution algérienne», avec Sadek Hadjeres, Dominique Wallon (France) et Salima Sahraoui-Bouaziz, modérateur : Omar Chaalal. La thématique du 1er Novembre au centre des débats D'autre part, sur le thème «Comment décoloniser l'histoire ?», des tables rondes ont été consacrées à l'œuvre de Mohand-Chérif Sahli, avec MM. Réda Malek, ancien Premier ministre, Zahir Ihaddaden et Amar Belkhodja , l'autre débat ayant porté sur «La langue arabe dans les maquis de la Révolution libératrice», animée par M. Azzedine Mihoubi, président du Haut Conseil de la langue arabe, et MM. Lamine Bechichi, Mohamed-Seghir Bellalam, Aïssa Mohamed El Bey, Boualem Chéri et Abdelaziz Ouali. La thématique du 1er Novembre 1954 est présente dans d'autres éléments du programme comme les hommages ou des conférences incluses dans d'autres rencontres. Par ailleurs, l'invité d'honneur de cette 19e édition du Salon international du livre d'Alger étant les Etats-Unis d'Amérique, les représentants américains ont présenté sur leur stand au Pavillon central, de nombreuses activités ainsi qu'à la Salle Ali- Maâchi pour les journées des 5, 6 et 7 novembre. Dans leur ligne de mire, la promotion de la langue anglaise surtout, tout au long de ces journées de ce Salon international du livre d'Alger durant lesquelles des cours gratuits ont été dispensés aux personnes adultes et aux enfants, avec des conférences autour de l'entreprenariat global, l'histoire des USA, des jeux de conversation en anglais et des projections de films. A ce propos, les visiteurs ont été conviés à des rencontres avec des écrivains américains renommés, tels Marc Greaney, co-auteur des best-sellers policiers avec Tom Clancy, Jennifer Steil, auteure du roman «Une femme qui tombe du ciel», et Eyre Price, auteur connu de thrillers. Pour ce qui est des films projetés, malgré le peu d'affluence, il y a eu , entre autres, « The Hunt for Red October » (A la poursuite d'Octobre rouge », USA, 1990, 134') de John Mc Tiernan, d'après le roman « Octobre Rouge » (1984) de Tom Clancy, présenté par l'écrivain Marc Greaney, comme a été prévue une rencontre du public avec les écrivains américains Jennifer Steil et Eyre Price. Autre projection du film «The Princess Bride» (USA, 1987, 98'), comédie fantastique de Rob Reiner, tirée du roman de William Godmann, suivie de la présentation d'un autre film intitulé «The Lorax» (87', 2012) de Chris Renaud, tiré du roman pour enfants (1971) du Dr Seuss, présentée par Delia Dunlap, (films sponsorisés par «Information Ressource Center of the Embassy of the United States of America».) Dans cette optique, deux journées ont été consacrées à la thématique sur «La relation entre la littérature et le cinéma», les visiteurs du Salon ayant été conviés à des débats suivant ces cycles de films adaptés de la littérature. De même que ces rencontres thématiques ont porté sur « Le journalisme et la littérature : du journal au roman » (programme élaboré en partenariat avec la Cinémathèque algérienne) Une affluence moyenne Côté public, pour cette 19e édition, les visiteurs du salon n'ont pas afflué en très grand nombre comme ils nous ont habitués par le passé malgré le fait qu'il y avait la présence de nombreuses maisons d'édition, les traditionnellement accoutumées au SILA telles Casbah Editions, Gallimard, Chihab, L'Harmattan, Berzakh, l'ANEP, l'ENAG, Hachette, etc. Le public, hétéroclite, s'est intéressé aux ouvrages traitant globalement de littérature, d'histoire, de sociologie, d'informatique, d'art, sans omettre l'intérêt porté aux beaux livres, tandis que d'autres visiteurs ont pris d'assaut les livres religieux. Quant aux étudiants ou enseignants, ils se sont rués vers les stands d ouvrages universitaires et de vulgarisation, à vocation scientifique, technique, médicale, linguistique ou sociale. A noter « l'esprit Panaf » qui a aussi caractérisé cette 19e édition du Salon international du livre d'Alger, tout un espace ayant été consacré à la littérature et à l'édition africaine et qui a permis l'opportunité de réunir autour d'un même lieu des écrivains et éditeurs algériens, maghrébins du Sahel et d'autres régions d'Afrique. Les nombreuses conférences tournant autour des thèmes cruciaux de la laïcité, la religion, l'engagement sur la condition de la femme en Afrique, la littérature et la musique, etc., ont donné un cachet particulier à cette bonne initiative maghrébo-africaine. Les conférenciers, des politiques, des auteurs spécialisés en histoire ou encore des journalistes se sont chargés d'animer durant ces dix jours du salon du livre de cette année, les débats consacrés à l'histoire de la Révolution algérienne sous ses divers aspects. Parmi les conférenciers et orateurs, il faut signaler notamment Omar Carlier, Hervé Bismuth, Damien Carron Benjamin, Caliore Mauss-Copeaux, Brower, Ouanassa Siari-Tengour, Samah Idriss, Nils Andersson ainsi que Sadek Hadjeress, Réda Malek, Mohamed El Korso ou encore Fouad Soufi. Parmi les thèmes phares abordés lors des tables rondes programmées, il y a eu le sujet traitant de « l'Emir Abdelkader, Henri Dunant et le droit humanitaire », ainsi que celui ayant traité du rôle de la librairie et la question de la formation. Les conférences de clôture ont été deux moments de grand intérêt, animées par deux célébrités dans le monde des médias, en l'occurrence Gilles Kepel, qui a présenté «Regards sur les bouleversements du monde arabe contemporain» et Hamdi Kandil exposant sa lecture du paysage médiatique arabe. En dehors des activités des salles de conférence, ce sont surtout les différents pavillons abritant les stands des maisons d'édition nationales et internationales qui ont attiré les visiteurs, déambulant d'une allée à une autre à la recherche d'éditeurs étrangers surtout. Notamment les éditeurs européens dont les maisons d'édition françaises exposant des ouvrages en tout genre, la littérature détenant la part du lion. D'autres flâneurs avaient les yeux rivés sur la littérature algérienne et africaine tandis que d'autres parcouraient en simples visiteurs curieux tous les espaces de chaque pavillon, s'offrant à l'occasion des livres retenant leur attention à des prix jugés abordables. Certains visiteurs sont venus en famille, avec leur marmaille à leurs crochets, comme s'ils étaient invités à une fête, leurs stands de prédilection étant ceux des ouvrages de manuels scolaires, de contes et livres pour enfants, les dictionnaires ou encore les beaux livres et tout autant ceux des recettes de cuisine. Il convient de signaler, par ailleurs, que parallèlement à ces expositions de livres, conférences-débats et représentations filmiques s'adressant au public adulte, il y a eu ces louables initiatives proposées aux enfants, leur réservant tout un espace pour leurs livres de contes et lectures publiques organisées en groupes et coordonnées par des animateurs pédagogues.