Une vue de la Foire du livre Malgré sa stature de star internationale de la littérature, Jean-François Kahn s'est fait voler la vedette par notre Kamel Daoud national qui a créé l'événement... Le Sila c'est des livres, mais aussi des grands auteurs. Cette 19e édition a été riche dans ce sens avec des «guest star» nationales mais surtout internationales. La présence la plus remarquée a été bien sûr celle du journaliste et écrivain français Jean-François Kahn. Le fondateur du célèbre hebdomadaire français Mariane qui est l'auteur de plusieurs livres à succès a créé l'événement lors de ce Salon international du livre d'Alger. Une foule nombreuse a assisté à la conférence qu'il a animée, vendredi dernier, et qui avait pour thème «Du journalisme à la littérature, allers-retours». Néanmoins, malgré sa stature de star internationale de la littérature, M.Kahn s'est fait voler la vedette par notre Kamel Daoud national. Le journaliste- essayiste algérien a incontestablement été la grande star du salon. Tout le monde voulait rencontrer celui qui est devenu, cette année, le chouchou des amoureux de la lecture en Algérie. Son premier roman Meursault, contre enquête, chez Actes Sud a fait de lui une célébrité internationale mais surtout la fierté de ses compatriotes. D'abord, par le fait qu'il ait remporté entre autres le prix de littérature François Mauriac 2014, celui des Cinq continents de la francophonie 2014. Toutefois, c'est le fait qu'il ait été le premier Algérien a avoir été nominé pour le dernier carré du prix Goncourt, plus célèbre prix de littérature française, qui fera date. Kamel Daoud est rentré dans l'histoire de la littérature algérienne et cela s'est bien fait remarquer lors de ce Sila. Les USA, invité d'honneur de ce Salon du livre ont aussi contribué à faire du Sila une rencontre du gotha mondial de la littérature. Des rencontres avec trois grands auteurs venus de chez l'Oncle Sam ont été organisées au niveau du stand américain. Il s'agit de Marc Greaney, co-auteur des best-sellers policiers avec Tom Clancy, Jennifer Steil, auteure du roman Une femme qui tombe du ciel, et Eyre Price, auteur connu de thrillers. Il faut aussi noter la présence de l'homme politique, écrivain et moudjahid, porte-parole de la Révolution algérienne Rédha Malek. Dans cet esprit de grandeur cette édition a rendu hommage cette année à l'écrivain Emmanuel Roblès, au journaliste et militant anticolonialiste Jean-Louis Horst, décédé en mai 2014, au poète palestinien Sameh El Kacim et au prix Nobel Gabriel Garcia Marquez qui ont quitté ce monde cette année, ainsi qu'à l'historien Belkacem Saâdallah, décédé en 2013. Ce Sila plein de paillettes sera clôturé comme il a commencé, c'est-à-dire avec des invités célèbres. L'auteur français et politologue très connu Gilles Kepel co-animera la journée de culture avec une conférence qui a pour thème «Regard sur les bouleversements du monde arabe contemporain». Alors que le célèbre égyptien Hamdi Kandil animera l'autre conférence de clôture «Lecture du paysage médiatique arabe actuel». Inauguré mercredi par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le salon qui se poursuivra jusqu'au 8 novembre, a accueilli de nombreux visiteurs dès les premières heures d'ouverture du Sila Les participants, essentiellement des éditeurs, sont estimés à quelque 900 exposants entre Algériens et étrangers. Cette édition, qui a montré que les Algériens n'étaient pas vraiment fâchés avec le livre aura donc été une réussite. Les «guest star» étaient là pour l'embellir...