Alerte dans les rédactions sportives de quelques médias occidentaux. Le correspondant de «France24» regrette que la Coupe d'Afrique ne se déroule pas au Maroc. «Ce sera une CAN qui tournerait à vide, elle n'aura aucun goût, elle n'intéressera presque personne et ici en Guinée équatoriale, personne ne l'évoque. Le Maroc aura été une terre qui aurait fait vibrer cette Coupe d'Afrique, parce que ce pays a le pied dans le monde footballistique, personne ne s'intéressera à elle, elle passera à côté de ses ambitions habituelles». Un autre média s'étonne de ce choix qui fait remonter à la surface, une équipe disqualifiée de la CAN-2015 pour avoir aligné un joueur camerounais face à la Mauritanie (3-0). La voilà, aujourd'hui chanceuse. Elle retrouve cette compétition sous les lumières d'un projecteur exceptionnel, celui qui éclaire sa qualification en tant que pays hôte. Ce choix fait grincer des dents quelques professionnels marocains : «On regrette, certes cette solution, on aurait aimé garder cette manifestation, on avait cru que la CAf allait revenir sur sa décision, mais ce n'était pas le cas. Le grand perdant nous le reconnaissons, c'est bien nous, c'est la politique du royaume qui vient de frapper le mouvement sportif. Franchement, nous sommes tous abattus. Oui, nous savons qu'une minorité de Marocains préfère se ranger du côté du royaume, pour sauver sa peau, nous les comprenons, mais la réalité est tout autre, elle aurait souhaité tourner le dos aux recommandations extérieures et organiser cette CAN-2015, il y va de l'image et de l'amour de notre pays, mais, hélas ils ont fait exploser le rêve des Marocains», ainsi s'exprimait depuis Paris, un des joueurs professionnels de l'équipe nationale marocaine. Un journaliste de France 24 parle d'un ratage en bonne et du forme. Il fallait sauver la CAN mais pas de cette façon, le Maroc aurait été le pays qui était tout indiqué. comment la CAF a-t-elle opté pour sauver et faire remonter au plus niveau, cette sélection éliminée et permettre à ce petit pays de l'organiser ? Les commentaires ne cesseront pas de suite sur la 30e édition dont son histoire a pris fin, ce vendredi 14 novembre. Elle provoquera ceux qui défendent l'idée du Maroc. Pour le quotidien «Le Monde» : «Sur un plan strictement logistique, le choix de la CAF est difficilement contestable». Il mettra en relief la puissance de ce pays qui regorge de pétrole, lequel est situé en Afrique centrale. Il faut se rappeler que la Guinée avait accueilli avec le Gabon, la phase finale de la CAN-2012. Cette référence n'a pas échappé à la CAF qui garde encore d'excellents souvenirs du dernier examen qui fut concluant. Les conditions d'accueil répondaient aux exigences d'un pareil événement et elles le sont encore aujourd'hui. A commencer par les infrastructures qui sont aux normes internationales. Ensuite, ce pays s'est préparé pour l'éventuelle organisation de la CAN-2017. Cette motivation fait que ce pays peuplé de 700 000 à 1 million d'habitants avec une capitale de 600 000 habitants occupe la 43e place mondiale. Ce pays accorde une place importante au football et s'est engagé depuis longtemps dans les constructions de nouveaux stades et autres infrastructure. La délégation de la CAF a d'ailleurs visité les quatre sites retenus pour la phase finale, qui sont Malabo, Bata, Mongomo et Ebebiyin. Le stade Malabo est le nouveau complexe sportif construit dans la capitale, alors que le stade de la deuxième ville du pays, Bata, avait été agrandi de 22 000 à 40 000 places. Le journal «Le Monde» rapporte par la même occasion que selon Joseph Krauss, membre d'EG Justice, le président Obiang est «très désireux de se construire une image d'homme d'Etat à l'échelle régionale et internationale». Il ne s'en cache d'ailleurs pas en déclarant que «l'unique raison d'organiser la compétition est de présenter la meilleure image du pays, d'en vendre son image». Une manière de vérifier à l'occasion de ce rendez-vous, ses capacités et surtout son intelligence à réaliser ce qui est exigé par de pareils événements sportifs. De nouveaux stades ont été réalisés ou sont en voie d'être réceptionnés. Revoilà donc les Equato-guinéens dans la course alors, «mis au ban du football continental, il y a moins de six mois, s'érigent cette fois en sauveurs de l'instance suprême du football africain», rapporte le même journal. Pour le quotidien, il s'agit d'une «belle revanche pour ce petit pays exclu de la communauté internationale dans la foulée du coup d'état de Teodoro Obiang Nguema en 1979». Enfin, la seconde victoire et celle de la CAF, qui va à présent confirmer avec force ses sanctions contre le royaume chérifien et aucune circonstance atténuante ne sera accordée à ce pays qui a voulu imposer avec le poids de la couronne, les motifs évoqués et non convaincants, du report de la manifestation. La CAF vient de gagner la partie. Le message transmis au président équato-guinéen est d'une teneur plein de sens : «A deux mois de l'événement, pour accepter d'organiser une compétition comme celle-là, il faut (...) être un vrai Africain». La CAN retrouve ainsi son climat habituel.