La fermeture des établissements spécialisés dans la vente des boissons alcoolisées a encouragé l'ouverture des «bars illicites» et la commercialisation illégale de ces produits que ce soit dans les appartements et surtout à bord des véhicules. Cet état de fait a rendu nos villes des véritables «bars à ciel ouvert» alors que le nombre des accidents liés à l'état d'ivresse est alarmant. Mise à part à Alger, Oran ou quelques grandes villes qui se comptent sur les bouts du doigt, les bars ont été fermés au grand dam des milliers de consommateurs des boissons alcoolisées qui ne trouvent pas où ils peuvent assouvir leur soif. Contrairement à ce que pensent les initiateurs des fermetures des bars, le nombre des consommateurs a été multiplié par dix en raison de la disponibilité du produit dans les quatre coins des villes du pays. Le comble est que les boissons sont servies à n'importe quel consommateur et même aux enfants. Il suffit uniquement d'avoir de l'argent pour pouvoir acheter ou s'approvisionner des boissons alcoolisées et également des différents types de liqueurs. En lieu et place des bars, les boissons alcoolisées sont disponibles H24 dans les coffres des véhicules et même dans les habitations collectives (bâtiments) ou dans les résidences individuelles, au cœur des quartiers surpeuplés, que ce soit en milieu urbain au niveau de la périphérie où dans les endroits les plus éloignés des points de vente illicites de boissons alcoolisées poussent comme des champignons. Ne trouvant pas de lieu où ils pourraient boire tranquillement, la majorité des consommateurs des boissons alcoolisées préfèrent s'installer dans les salons des véhicules. Les bouteilles et les canettes bières vides sont abandonnées par les consommateurs au niveau des quartiers ou jetées par des automobilistes inconscients sur les accotements. La consommation des boissons alcoolisées dans les véhicules est à l'origine de plusieurs accidents meurtriers en raison de la conduite en état d'ébriété. La majorité des accidents de la circulation a pour origine la conduite en état d'ivresse, après l'excès de vitesse et le non-respect du code de la route. D'autres consommateurs choisissent des lieux en dehors de la ville pour se rafraîchir la gorge. Dans ces lieux loin des yeux des forces de sécurité, des batailles rangées opposent les consommateurs. Ces rixes opposant des personnes dans des états d'ébriété tournent dans la majeure du temps en drame. De nombreux incidents ont été enregistrés dans ces endroits à la suite des différentes altercations et bagarres où toutes les armes sont utilisées. Les descentes de police et des éléments de la gendarmerie dans ces lieux sauvages de commercialisation des boissons alcoolisées étaient de simples coups d'épées dans l'eau. La saisie de la marchandise et la présentation des commerçants devant les tribunaux ne sera que partie remise avant que ces derniers ne s'adonnent de nouveau à ce commerce. En ce qui concerne les consommateurs interpellés parmi eux des cadres et des personnalités, ils seront relâchés immédiatement. Les lois de la République n'interdisent pas la consommation des boissons alcoolisées. Les seuls perdants dans la commercialisation illicite des boissons alcoolisées sont particulièrement l'Etat et le citoyen. En revanche, la partie qui en tire profit de la vente illégale des boissons alcoolisées est bien entendu, les commerçants illicites qui se sont enrichis sans payer un seul centime d'impôt aux caisses de l'Etat. C'est la raison qui a poussé plusieurs élus à demander aux autorités du pays de trouver une solution à cet état de fait. Cette fois-ci, c'est un élu de la wilaya de Khenchela qui a demandé au premier chef de l'exécutif d'autoriser la réouverture des bars dans la wilaya. En réponse à la demande du représentant des citoyens, le wali n'a pas trouvé autre que de s'appuyer sur la religion. Je ne peux pas autoriser la commercialisation des boissons alcoolisées, a indiqué le premier responsable de l'exécutif avant d'ajouter, je cite : «Wahade Ma Yargoudli Fi Gabri», personne ne dormira dans ma tombe. Les consommateurs des boissons alcoolisées ne l'entendent pas de cette oreille et qualifient la fermeture des bars comment étant une discrimination à leurs égards. «Nous avons le droit de boire dans notre pays et aucune loi de la République ne nous l'interdit de le faire», ont-ils déclaré. Interrogés à ce sujet, les citoyens ont indiqué qu'ils respectent les avis des uns et des autres. Ces derniers ont ajouté que le seul moyen de résoudre ce problème consiste à autoriser les propriétaires des cafés à servir les boissons alcoolisées dans leurs fonds de commerce. «Si les autorités autorisent la vente des boissons alcoolisées dans les cafés et les restaurants, il ne resterait plus un seul commerçant illicite», nous a déclaré le propriétaire d'un fonds de commerce. Cet état de fait ressouderait la vente illicite de ces produits qui seront désormais disponibles dans les établissements légaux. Il éviterait également les accidents de la circulation et les incidents dus à la surconsommation de ces produits. Dans les bars-cafés et contrairement aux points illicites, les clients seront obligés par les propriétaires de consommer avec modération. «Il ne faut pas mélanger entre boire et se saouler», nous a indiqué, un élu. Ce dernier a ajouté que dans le cas où une personne est arrêtée à la suite d'un quelconque incident alors qu'il se trouve dans un état d'ébriété, l'auteur sera présenté devant la justice où il devrait s'expliquer. Enfin, la légalisation de la vente de boissons alcoolisées dans les cafés obligerait les commerçants à se mettre en conformité avec la loi et à s'acquitter normalement de leur devoir envers les services fiscaux.