Les participants au colloque sur les connotations religieuses dans la poésie de Moufdi Zakaria ont insisté, lundi à Tiaret, sur la nécessité de transmettre aux générations montantes les valeurs de l'islam et du patriotisme. L'inspecteur général au ministère des Affaires religieuses et Wakfs et directeur du colloque, Bezzaz Khemisti, a mis l'accent sur l'importante étude des personnalités de l'histoire de l'Algérie qui ont accordé un grand intérêt à l'identité nationale où se mêlent l'aspect religieux et le nationalisme, soulignant que Moufdi Zakaria a réussi à expliquer puis véhiculer le sens même de la guerre de libération nationale sur la base de valeurs intrinsèques de l'islam. M. Bezzaz a insisté également sur l'intensification de ce genre de rencontres pour tirer des leçons et resserrer les rangs face aux défis à la société algérienne. Le wali de Tiaret, Mohamed Bousmaha, a indiqué, dans une allocution d'ouverture, que Moufdi Zakaria est une personnalité remarquable dans l'histoire de l'Algérie, qui a fait de la poésie un moyen de perpétuer les valeurs de tolérance, de cohabitation et de révolution contre l'injustice et la tyrannie, tout en soulignant que l'intérêt porté à ce genre de rencontres atteste d'une réelle volonté d'écrire l'histoire. L'ex-ministre des Affaires religieuses et Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah, a estimé, pour sa part, que la poésie chez l'Emir Abdelkader et plus tard Moufdi Zakaria exprime l'attachement à la nation et l'amour de la patrie puisés de la religion et du Coran. L'universitaire Mohamed Bachir Bouyedjra, spécialiste en littérature algérienne de l'université d'Oran, a tenté d'expliquer l'approche dans l'écrit «Mal el djababira malaha» de Moufdi Zakaria et la sourate du Coran «Ez-zilzal» (Le séisme) dont le poète s'est inspiré en décrivant la rébellion d'officiers français contre l'Etat colonial en 1960 et le traitement accordé à la Révolution en Algérie. L'enseignant universitaire Bouyedjra a soutenu, dans ce sens, que Moufdi Zakaria apporte une touche sacrée à la glorieuse Révolution en se référant à des citations puisées du Coran. Le chercheur en histoire de l'Algérie et en études coraniques, Said Maaouel a fait ressortir que Moufdi Zakaria utilise dans le poème «Edhabih essaed» tout un legs culturel et civilisationnel pour décrire la scène d'exécution à la guillotine du chahid Ahmed Zabana. Dans une déclaration en marge de ce colloque, le professeur Said Maaouel a précisé que la poésie de Moufdi Zakaria est une écriture sincère de l'histoire de l'Algérie et de la guerre de libération nationale qui glorifie ses Hommes et ses Hauts faits dans un style littéraire de haute facture et une splendeur qui a sa résonance chez le lecteur à travers le temps. Le vice-président de la Fondation Moufdi- Zakaria de Tiaret a valorisé l'initiative du ministère des Affaires religieuses et Wakfs et son intérêt à faire connaître le poète de la Révolution, surtout dans toutes ses dimensions religieuse, morale et nationaliste, visibles notamment dans la célèbre qacida «Iliadate El Djazair». Initiée par le ministère des Affaires religieuses et Wakfs et la wilaya de Tiaret, cette rencontre de deux jours regroupant des universitaires, des cadres du ministère, des cheikhs et des imams, s'inscrit dans le cadre du 3ème Prix international de valorisation du patrimoine islamique initié par le ministère et la célébration du 60ème anniversaire du déclenchement de la glorieuse guerre de libération nationale. Au programme de la première journée de cette manifestation, trois séances scientifiques traitant des valeurs spirituelles dans la poésie de Moufdi Zakaria et des connotations coraniques dans ses poèmes. Une tournée au site archéologique «Lajdar» et des conférences dans des mosquées de la wilaya sont prévues au programme de ce colloque, dont la deuxième journée verra l'animation d'une communication sur Moufdi Zakaria et le mouvement national, à l'annexe de l'université Ibn Khaldoun de Tiaret à Ksar Chellala. Tiaret est la troisième étape de cette rencontre après Alger et Souk Ahras. Les prochaines étapes seront Laghouat et Ghardaïa où la clôture aura lieu dans la ville natale du poète Moufdi Zakaria.