Au moins 107 personnes ont été arrêtées, entre jeudi soir et vendredi matin, alors que des manifestations contre le gouvernement d'Abdel Fattah Al-Sissi étaient annoncées dans tout le pays à l'appel des mouvements salafistes. Le ministère de l'Intérieur a assuré qu'il s'agissait de «membres des Frères musulmans», «soupçonnés de vouloir organiser des manifestations violentes». Les Frères musulmans, qui avaient annoncé «soutenir» les appels à manifester des salafistes, avaient pourtant demandé à leurs partisans de le faire «pacifiquement», comme ils l'affirment pour chaque manifestation. Depuis la chute de Mohamed Morsi, le nouveau pouvoir mène une répression implacable contre les partisans du premier président élu démocratiquement en Egypte, notamment sa confrérie des Frères musulmans, décrétée «organisation terroriste», mais aussi contre toute opposition laïque et libérale, en interdisant notamment les manifestations. En retour, les attaques et attentats visant l'armée et la police se sont multipliés – tuant des centaines de membres des forces de l'ordre selon le gouvernement. Hier, un colonel de l'armée a été tué par balles par des inconnus au Caire.