Les autorités syriennes ont rejeté les accusations du département américain d'Etat selon lequel les forces syriennes ont intentionnellement visé des civils cette semaine dans la province de Rakka, le bastion en Syrie des djihadistes de l'Etat islamique. «L'Armée arabe syrienne ne vise pas de civils et ne le fera pas», a assuré le ministre de l'Information, Omran al Zoubi, cité par l'agence officielle de presse Sana. Washington, a-t-il ajouté tard jeudi soir, tire ses informations d'«organisations terroristes» qui opèrent en Syrie comme l'Etat islamique ou le Front al Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda. Les bombardements sur Rakka ont été rapportés par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), proche de l'opposition et basé en Grande-Bretagne, qui s'appuie sur un réseau de sources en Syrie. D'après l'OSDH, les frappes de l'aviation civile mardi contre la province de Rakka ont fait 95 morts parmi la population civile. A Washington, le département d'Etat s'est dit «horrifié» par ces bombardements qui ont tué «des dizaines de civils» et «détruit des quartiers résidentiels». Pour le ministre syrien de l'Information, «le département d'Etat ferait mieux de témoigner de son respect pour les âmes des victimes américaines tombées sous les mains des terroristes de l'organisation Daech (l'Etat islamique-Ndlr) au lieu de lancer des accusations fabriquées à l'encontre de l'Etat syrien confronté depuis des années au terrorisme». Trois otages américains, les journalistes James Foley et Steven Sotloff et le fondateur d'une ONG humanitaire, Peter Kassig, ont été assassinés par les djihadistes depuis le début des bombardements américains contre des cibles de l'EI en Irak, le 8 août.