Au moins 67 bénéficiaires des projets de l'Ansej ont été victimes d'un réseau national d'escroquerie et de vol et trafic de véhicules. 163 véhicules ont été déclarés volés à ces jeunes dans différentes wilayas de l'est dont 16 ont été récupérés par les services de la Gendarmerie nationale suite à des investigations ayant mené jusque-là à l'arrestation de 13 personnes. L'affaire qui a éclaté fin mars dans la wilaya de Guelma fait suite à des plaintes déposées par des jeunes ayant loué leurs véhicules avec des contrats notariés mais qui ne les ont jamais revus. L'enquête enclenchée par les gendarmes dans la même wilaya puis élargie à d'autres au sud et au centre du pays ne semble pas être totalement élucidée. Selon le commandant de groupement de gendarmerie de Guelma, le colonel Benaouda Gana, les membres du réseau de malfaiteurs, s'approchaient des jeunes bénéficiaires des véhicules dans le cadre des projets Ansej, leur proposant la location de leurs véhicules pour exploitation pour les besoins des services d'une entreprise économique fictive contre des sommes d'argent importantes. Pour qu'ils soient encore plus confiants, les victimes obtenaient des contrats de location notariés concluant le marché entre les deux parties avec une précision sur le mode de paiement qui devrait intervenir après une durée d'exploitation de six mois ce qui ne permettait pas aux victimes de constater l'arnaque dans l'immédiat. Les premiers éléments de l'enquête ont conduit à la wilaya de Biskra où les véhicules «loués» sont transportés à bord de camions. Une fois sur place, ils sont légués à des conducteurs, membres du réseau, qui les font transparaître dans d'autres wilayas tout en procédant à la falsification des documents, des numéros d'immatriculation et des numéros de châssis. L'élargissement des investigations a permis de localiser et récupérer certains véhicules de modèles et marques différents à El-Oued, Laghouat, Tougourt et même au centre du pays. Jusque-là, 16 véhicules ont été récupérés et 13 personnes ont été présentées devant la justice dont deux notaires femmes qui encaissaient 60 000 dinars pour un contrat notarié au profit du réseau mais pas seulement... L'affaire est encore en cours puisque d'autres véhicules ont été localisés dans d'autres wilayas dont Alger et Mostaganem où des instructions de justice sont ouvertes. En effet, cette arnaque ciblant les projets Ansej dissimule encore des mystères que les services de sécurité tentent de découvrir. Par ailleurs, les services de gendarmerie de Guelma ont traité au cours des dix premiers mois de l'année en cours, 16 autres affaires de vol et trafic de véhicules impliquant sept personnes et soldées par la récupération de sept véhicules. Le bilan d'activités des dix mois, fait, également état de 47 affaires de vol de cheptel impliquant 50 personnes. Selon le colonel Gana, 315 têtes de cheptel ont été récupérées et l'activité criminelle a connu une hausse de 16 affaires par rapport à la même période de l'année 2013. En narcotrafic, il a été constaté 70 affaires engendrant l'arrestation de 156 personnes et la saisie de près de dix kilogrammes de cannabis ainsi que plus de 700 comprimés psychotropes. Pour ce qui est de la criminalité de droit commun, les gendarmes de Guelma ont traité 1 146 et interpellé 763 malfaiteurs pour notamment des affaires liées aux atteintes aux biens (396 affaires), aux biens (200 affaires), à la famille et aux bonnes mœurs (31 affaires) et huit affaires de faux et usage de faux ainsi que 25 affaires d'atteintes à l'ordre et à la sécurité publics. Comparativement à la même période de l'année précédente, il a été relevé une baisse de 26% dans les crimes et de 1% en matière de délits. Pour sa part, le directeur de police judiciaire au 5e commandement régional de la gendarmerie de Constantine, le commandant Djamel Kalouch a indiqué que les différentes unités opérationnelles mobilisées dans les 15 wilayas de l'est, revoient leur mode opératoire d'une manière régulière pour l'adapter aux nouvelles conjonctures sécuritaires et au développement que connaissent certaines formes de criminalité. En droit commun comme en crime organisé, le nombre d'atteintes a connu une baisse par rapport aux années précédentes grâce, explique le représentant du commandement régional, à ce plan d'action adapté, à l'occupation permanente du terrain et à la culture de dénonciation de crime constatée chez les citoyens qui font de plus en plus appel au numéro vert de la gendarmerie. Zones frontalières, zones rurales et axes routiers sont, en effet, sous surveillance renforcée dans un cadre à la fois répressif et préventif. Autrement dit, le commandement régional va de plus en plus vers une stratégie basée sur l'initiative en exploitant tout renseignement, en utilisant des moyens d'investigation modernes et en organisant des opérations de grande envergure pour frapper les noyaux durs de la criminalité. Il s'agit, également, de donner plus d'attention à la sécurité routière en mobilisant des moyens humains et matériels importants contre le terrorisme routier et les infractions au code de la route.