Le roi Abdallah II de Jordanie a qualifié la lutte contre le groupe Etat islamique de «troisième guerre mondiale», à l'occasion d'une rencontre, vendredi, avec le président Barack Obama qui a annoncé une hausse sensible de l'aide de Washington à Amman. M. Obama a indiqué que l'assistance américaine passerait à 1 milliard de dollars par an, contre 660 millions de dollars par an actuellement. Il a également promis de nouvelles garanties de prêt. «Tout ceci vise à renforcer les réformes politiques et économiques qui sont menées en Jordanie», a-t-il souligné. La Maison Blanche a précisé que cette aide, qui devrait être débattue au Congrès, s'appliquerait sur la période 2015-2017. Rappelant que la Jordanie avait accueilli «des centaines de milliers de Syriens» déplacés en raisn de la guerre civile dans leur pays, M. Obama a souligné l'importance d'aider ce pays «qui fait toujours face à ses responsabilités». Le souverain hachémite, l'un des principaux alliés des Etats-Unis au Moyen-Orient, a remercié M. Obama pour cette aide à un moment «très difficile» pour la Jordanie où les réfugiés représentent désormais «20% de la population». Interrogé par la chaîne CBS News à propos de la lutte contre le groupe EI en Syrie et en Irak, le roi de Jordanie a estimé qu'il s'agissait «clairement d'un combat entre le Bien et le Mal». «Je crois que c'est une Troisième guerre mondiale par d'autres moyens», a dit Addallah II dans un entretien réalisé jeudi et diffusé vendredi par la télévision américaine. Reprenant ce qu'avaient déjà dit il y a plusieurs mois le président Obama et son secrétaire d'Etat John Kerry, le souverain a encore comparé la lutte antijihadiste au «combat d'une génération». Le royaume de Jordanie est frontalier de l'Irak et de la Syrie, deux pays dont des pans de territoires sont contrôlés par les ultra-radicaux sunnites de l'EI. Obama nomme Ashton Carter à la tête du Pentagone, l'EI en toile de fond Le président américain, Barack Obama, a annoncé vendredi la nomination comme secrétaire à la Défense d'Ashton Carter, au moment où la coalition contre le groupe Etat islamique en Irak et en Syrie s'annonce comme un combat de longue haleine. Cet homme de 60 ans, qui fut numéro deux du Pentagone entre 2011 et 2013, devra s'appuyer sur son franc-parler et sa fine connaissance du Pentagone pour trouver sa place au sein de l'administration mais aussi relever les nombreux défis auxquels l'armée américaine est confrontée. M. Obama a mis en avant vendredi la lutte contre les djihadistes de l'EI, la fin des missions de combat en Afghanistan à la fin de l'année, la riposte au virus Ebola en Afrique de l'Ouest où des militaires américains ont été déployés, ou encore le renforcement des alliances militaires des Etats-Unis, Otan en tête. La coalition menée par les Etats-Unis a estimé mercredi que l'organisation Etat islamique était «en train d'être stoppée» en Irak et en Syrie. Mais elle a aussi reconnu que ce combat pourrait durer «des années» et qu'il faudrait faire plus pour tarir les revenus de l'EI et endiguer le «flot de combattants terroristes étrangers». La confirmation d'Ashton Carter par le Sénat ne devrait - à priori - pas poser de problème dans la mesure où plusieurs élus républicains de premier plan ont déjà indiqué qu'ils n'y étaient pas opposés. «Je m'attends à ce qu'il soit confirmé», a affirmé le sénateur républicain Lindsey Graham. Le sénateur John McCain a, pour sa part, jugé qu'il était «extrêmement compétent, très travailleur et doté d'une solide expérience». Cependant, a-t-il ajouté ironique, «j'espère qu'il comprend bien qu'il aura probablement une influence limitée sur le petit cercle qui entoure le président et qui contrôle visiblement tout le processus de décision».