L'ambassade d'Espagne en Algérie et l'Institut Cervantès d'Alger, en collaboration avec l'Ambassade du Pérou, ont organisé, samedi dernier, une table ronde autour de l'œuvre de Mario Vargas Llosa. Cette rencontre intéressante à plus d'un titre a permis au nombreux public de revenir sur la vie et l'œuvre du romancier péruvien Mario Vargas Llosa. La table ronde en question a été animée respectivement par la directrice des éditions privées Quipos, Asia Baz, le romancier, journaliste et chroniqueur à El Watan ainsi que par le chroniquer à El Pais Joaquin Pérez Azaustre. L'ensemble des intervenants ont survolé le parcours de ce romancier péruvien auteur de nombreux ouvrages autour des politiques actuelles. Il est lauréat du prix Nobel de littérature 2010 «pour sa cartographie des structures du pouvoir et ses images aiguisées de la résistance de l'individu, de sa révolte et de son échec». Mario Vargas Llosa s'est engagé en politique tout au long de sa vie. Ses opinions se sont progressivement déplacées du communis-me au libéralisme. Il soutient initialement le gouvernement révolutionnaire de Fidel Castro, mais est rapidement déçu. En 1990, il est candidat à l'élection présidentielle péruvienne à la tête d'une coalition, le Frente Democrático (qui perd face à Alberto Fujimori. En 1946, à l'âge de 10 ans, Mario part vivre à Lima où il rencontre son père pour la première fois alors qu'il l'avait longtemps cru mort. Ses parents se remettent ensemble et déménagent à Magdalena del Mar, une banlieue aisée de la capitale. Il est admis à l'école élémentaire catholique Colegio La Salle. À l'âge de 14 ans, il est envoyé en internat à l'Académie militaire de Lima par son père qui ne voit pas d'un bon œil sa vocation poétique naissante. Cet épisode lui laisse un sinistre souvenir et la matière de son livre La Ville et les chiens. Il étudie ensuite la littérature et le droit à l'Université San Marcos, une faculté publique, exerçant en parallèle différentes professions : correcteur littéraire puis collaborateur aux rubriques cinéma de la revue Literatura (1957-1958) et du journal El Comercio. Durant ses études, il découvre l'œuvre de Jean-Paul Sartre et le marxisme qui le marquent durablement. Il combat également la dictature militaire du général Manuel Odría. Pendant une brève période, il s'implique dans une branche étudiante du Parti communiste péruvien qu'il abandonne en protestation de la ligne stalinienne du mouvement sur l'art et la littérature. La révolution cubaine fait un temps revivre ses espoirs d'une révolution progressiste. Grâce à une bourse d'études, il poursuit son cursus universitaire à Madrid où il soutient, en 1958, une thèse de doctorat sur Rubén Darío. Après avoir écrit un recueil de nouvelles remarqué, Les Caïds (Los Jefes, 1959), œuvre qui obtient le Prix Leopoldo Alas. Il s'installe plus tard à Londres et à Barcelone où il côtoie les grandes figures de la gauche. Lors de son séjour en Europe, il se lie d'amitié avec d'autres jeunes auteurs, futurs piliers du boo latino-américain : l'Argentin Julio Cortázar, le Mexicain Carlos Fuentes et le Colombien Gabriel García Márquez. Il retourne à Lima en 1974 et est élu à l'Académie péruvienne un an plus tard. Mario Vargas Llosa est membre de l'Académie royale espagnole. Il a reçu le Prix Cervantès en 1994, le Prix Jérusalem en 1995 et, en 2005, le Irving Kristol Award de l'American Enterprise Institute. Vargas Llosa est titulaire de 40 doctorats honoris causa à travers le monde. Le 7 octobre 2010, il reçoit le prix Nobel de littérature. La même année, il se voit offrir le titre honorifique de marquis par le roi Juan Carlos d'Espagne.