Intervenant lors de l'ouverture du 2e Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a plaidé, hier à Oran, pour l'universalisation de l'interdiction de paiement de rançons pour les groupes terroristes. Le chef de la diplomatie algérienne a appelé les pays du continent africain à la nécessité d'assécher les sources de financement du terrorisme à travers une lutte implacable contre les réseaux du crime, plaidant pour «l'universalisation de l'interdiction de paiement de rançons». «C'est à travers les ressources financières rendues disponibles par le trafic de drogue et les rançons obtenues suite à des prises d'otages que les groupes terroristes renforcent leurs capacités et étendent leur sphère d'action», a-t-il souligné. Le ministre des AE a également plaidé pour une adaptation des outils et une mise à niveau des capacités nationales dans le processus de consolidation de la paix et la sécurité en Afrique. «La complexité des défis auxquels nous faisons face, la diversité et la multiplication des situations de crise exigent, non seulement la volonté politique et la détermination dont nous disposons, mais également une adaptation constante de nos outils, une optimisation de nos approches et une mise à niveau de nos capacités nationales», a ajouté M. Lamamra. «Notre action intervient dans un contexte difficile et complexe, aggravé par le terrorisme international, les capacités de nuisance, les réseaux du crime transnational organisé et du trafic de drogue, dont la conjoncture influe directement sur la paix et la sécurité, tant au niveau régional qu'international», a-t-il soutenu. Le ministre a estimé qu'aucun processus de paix ne peut aboutir s'il n'est pas accompagné d'un effort parallèle de développement économique et social, notant l'importance de la mise en place dans les pays concernés, de véritables stratégies de lutte contre la pauvreté et de développement durable. Cette rencontre de trois jours est marquée par la présence des ministres tchadien et angolais des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat et George Rebelo Chikoti, du commissaire de l'Union africaine de la paix et la sécurité, Smaïl Chergui, et de représentants de l'ONU. Malgré les efforts de l'Algérie visant à ne pas céder au chantage des groupes terroristes, plusieurs pays continuent toujours de payer des rançons ou de libérer des prisonniers. Selon des sources médiatiques citant une enquête du New York Times, plusieurs pays dans le monde demeurent toujours les «financeurs» du terrorisme. Parmi ces pays, figurent la France en tête, le QatarOman, la Suisse et l'Espagne. Contrairement à ce que pensent ces pays qui continuent toujours de négocier avec les groupes armés islamistes, cela encourage les égorgeurs de récidiver pour obtenir des rançons ou pour libérer leurs acolytes. Cependant, l'argent obtenu par les sanguinaires servirait au recrutement de «djihadistes», l'indemnisation des familles des «kamikazes», l'approvisionnement des armes, l'obtention des documents de voyages et l'acquisition d'habitations de luxe pour leurs acolytes qui activent dans plusieurs pays. C'est à travers ces habitations que les groupes islamistes (réseau dormant) procèdent au recrutement des terroristes et tiennent informer les «djihadistes» sur les activités des forces de sécurité et de tout ce qui se passe en milieu urbain. En somme, le paiement des rançons, l'échange de prisonniers avec les terroristes où n'importe quelle autre concession en faveur des sanguinaires ne peut que les encourager à récidiver pour commettre leurs sales méfaits.