Au moins 25 000 manifestants ont paralysé samedi des quartiers de New York et des milliers d'autres ont défilé à Washington, dans une nouvelle intensification des rassemblements qui réclament à travers les Etats-Unis justice pour des Noirs tués par des policiers blancs. Les manifestations de samedi dans la capitale américaine, à New York, à Boston et à Berkeley (Californie) sont parmi les plus importantes depuis le début du mouvement déclenché par la mort de Michael Brown, abattu alors qu'il n'était pas armé le 9 août à Ferguson (Missouri). Les décisions de deux grands jurys d'exempter de poursuites les policiers blancs responsables du décès de Michael Brown et de celui d'Eric Garner, à New York en juillet, ont attisé la colère. A Washington, ville qui a déjà accueilli dans le passé de grandes marches pour les droits civiques, la manifestation était organisée à l'initiative du pasteur Al Sharpton, figure des droits civiques aux Etats-Unis. Sous le mot d'ordre «Justice pour tous» (Justice for all), elle a notamment rassemblé des membres des familles de Michael Brown, d'Eric Garner, de Tamir Rice et de Trayvon Martin, des Afro-Américains tués par des policiers blancs. Ces décès ont réveillé le spectre du racisme aux Etats-Unis, et de nombreuses manifestations de protestation ont déjà eu lieu ces dernières semaines à travers le pays. A Washington, où le rassemblement a bloqué une partie de Pennsylvania Avenue, qui mène au Capitole, les manifestants, souvent jeunes, déterminés, et parfois venus de très loin, scandaient «No justice, no peace» (Pas de justice, pas de paix). Des intervenants se sont succédé sur un podium pour s'adresser à la foule. «Nous demandons au Congrès d'adopter une loi contre le profilage racial. Nous devons faire cesser cela dès maintenant. Nous sommes là aujourd'hui, nous serons là demain, nous resterons jusqu'à ce que le travail soit fait», a lancé Laura Murphy, de l'Association de défense des libertés individuelles (Aclu).