Les forces de police françaises ont procédé à plusieurs interpellations dans les milieux «djihadistes». Une filière chargée du recrutement et l'acheminement de «djihadistes» vers la Syrie et l'Irak aurait été démantelée, selon des sources policières. Tôt le matin, les éléments de la police antiterroriste et du Raid ont opéré des contrôles simultanément dans la région parisienne, en Normandie et à Toulouse. Plusieurs objectifs étaient visés dans plusieurs départements, a ajouté la même source. Selon les premières informations, cette filière aurait déjà acheminé en Syrie des candidats au djihad, et d'autres départs étaient en cours. Au cours de cette opération policière, quatre interpellations ont eu lieu à Toulouse et Graulhet dans le Tarn, une petite ville de 13 000 habitants située entre Catres et Albi. D'autres sources font état d'une interpellation en Gironde, dans le secteur de Langon, à 50 km au sud-est de Bordeaux, au Havre en Haute-Normandie et les Yvelines et en région parisienne. Hier, le nombre des individus interpellés n'a pas été divulgué mais on parle de 5 à 8 personnes arrêtées. Toujours et selon les mêmes sources, l'âge des individus interpellés varie entre 19 ans et 34 ans. Les policiers ont opéré également en milieu carcéral où quatre individus qui étaient en détention provisoire pour des affaires de vol ont été interpellés. D'autres sont déjà allés en Syrie, et en étaient revenus. Ils sont en ce moment entendus par les policiers antiterroristes. Les gardes à vue peuvent durer quatre jours. Selon plusieurs sources, l'opération policière a été menée par la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire française et des hommes du Raid (unité d'élite de la police), assistés d'importantes autres forces de police. L'opération matinale a eu lieu sur commission rogatoire dans le cadre d'une information judiciaire ouverte au parquet antiterroriste de Paris il y a un an, en décembre 2013, sur plusieurs jeunes radicalisés en lien avec la Syrie. Selon des sources dignes de foi, 10 personnes dont une femme sont toujours en garde à vue. Huit d'entre eux, qui étaient jusqu'à présent interrogés à Toulouse ont été transférés vers Paris où leur audition devait se poursuivre, selon une source policière. Sur ces huit personnes - une femme et sept hommes -, quatre avaient été interpellées à Toulouse et Graulhet, dans le Tarn, et quatre autres extraites de maisons d'arrêt de la région où elles avaient été placées en détention provisoire depuis fin décembre 2013 dans un dossier de droit commun. Leur garde à vue, qui peut se poursuivre jusqu'à vendredi matin, pourrait déboucher sur des présentations au juge d'instruction antiterroriste chargé de l'enquête, en vue d'éventuelles mises en examen. Les quatre détenus avaient été arrêtés en décembre 2013 dans le cadre d'une enquête portant sur une série d'au moins sept vols à main armée et autres tentatives de criminelles à Toulouse et dans sa périphérie. Au moins deux d'entre eux, ainsi que la femme de l'un d'eux, se seraient rendus en Syrie courant 2013 avant de revenir en France. C'est à leur retour qu'ils auraient commis les vols à main armée. Par ailleurs et selon des sources qui restent à confirmer, c'est un père de famille d'origine turquoise qui a alerté les forces de police au niveau du commissariat de Normandie sur le comportement de son fils qui s'est radicalisé. A la suite de l'enquête ouverte à ce sujet, un premier réseau d'islamiste a été démantelé au mois de juin dernier. Selon des récentes déclarations du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, le nombre de candidats au djihad syrien a bondi de plus de 80% depuis janvier dernier. Qu'ils soient sur place, en transit ou rentrés, 1 132 Français sont impliqués dans les filières de départ vers les zones de combat djihadiste en Syrie et en Irak, selon les autorités. L'endoctrinement et le recrutement des jeunes pour le compte des organisations islamistes armées ne date pas d'aujourd'hui et n'est pas un fait nouveau en France. Des centaines de jeunes ont été victimes de «lavage de cerveau» que ce soit dans les mosquées, les prisons, les réseaux sociaux et par le biais de plusieurs chaînes satellitaires de télévision qui émettent leur programme de la Grande-Bretagne et dans les pays du Golfe. Malgré les «coups de filets» répétés dans les milieux islamistes, les filières islamistes continuent toujours d'activer et échappent souvent aux mailles des filets des forces de sécurité françaises. Ces filières n'activent pas uniquement en France, elles ont fait de plusieurs pays européens dont la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la Belgique et la Suisse une véritable base arrière.
