Le gouvernement n'envisage pas de réviser sa politique de subvention des produits de large consommation en dépit de la baisse des prix du pétrole. En marge des travaux du Conseil de la nation, interrogé sur une éventuelle révision de la politique des subventions sous l'effet de la forte baisse des prix du brut, le ministre du Commerce, Amara Benyounès, a affirmé, jeudi à Alger, qu'«aucune subvention ne sera revue, nous ne toucherons à aucune des subventions. Le pays dispose suffisamment de moyens financiers pour faire face à cette situation de chute des cours mondiaux de pétrole». Tout en expliquant à la presse que «c'est vrai que les prix du pétrole ont chuté, mais nous ne sommes pas, pour autant, dans une situation de crise. L'Algérie dispose de moyens considérables pour faire face à cette situation». Toutefois, il a rappelé que les principaux produits qui sont soutenus par l'Etat sont les produits alimentaires de première nécessité tels que le sucre, l'huile, la semoule et le lait ainsi que les carburants. En outre, concernant l'augmentation continue de la facture des importations, Amara Benyounès a considéré que le gouvernement ne pourrait pas interdire l'importation de certains produits bien qu'ils ne soient pas nécessaires, étant donné que le respect des règles du commerce extérieur consacre la liberté des échanges. Soulignant que l'Algérie est sortie de la gestion administrative du commerce, et c'est la loi du marché qui règne actuellement, tout en écartant un impact de la baisse des prix du pétrole sur l'apprivoisement du marché national. Pour rappel, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait assuré, en mois de septembre dernier, du maintien de la politique de subvention en relevant que 30% du PIB de l'Algérie, soit l'équivalent de 60 milliards de dollars, étaient orientés annuellement aux transferts sociaux, en plus des montants consentis par l'Etat au secteur économique au titre des subventions indirects pour les prix de l'énergie et de l'eau. Evoquant les suggestions du FMI adressées à l'Algérie sur la nécessité d'un ciblage des subventions vers les seules couches défavorisées, Abdelmalek Sellal avait affirmé que les pouvoirs publics avaient rétorqué à cette institution financière internationale que chaque chose en son temps.