Quelques jours seulement avant les fêtes de fin d'année, des fondamentalistes ont appelé les Algériens à ne pas les célébrer. Après le boycott de certains Algériens, lesdits «chouyoukh» parlent de succès et se réjouissent de cet état de fait. Le premier de ces leaders qui a appelé les Algériens à boycotter ces festivités n'est autre que l'«émir national» des salafistes le «cheikh» Abdelfattah Hamadache. Ce dernier a indiqué que les Algériens ont répondu positivement à son appel, visant à ne pas célébrer les fêtes de fin d'année. «Plus de 85% de Algériens ont boycotté les fêtes de fin d'année», a indiqué, Hamadache, indiquant qu'il a organisé une campagne anti-fêtes de fin d'année à travers l'ensemble des régions du pays. A ce sujet, le leader salafiste a ajouté que ses militants ont visité plus de 23 wilayas. «Nous avons envoyé des courriers aux imams des mosquées leur demandant de donner des prêches incitant les Algériens à ne pas célébrer ces fêtes», a fait savoir Abdelfattah Hamadache. Afin de convaincre les Algériens à ne pas célébrer ces fêtes de fin d'année, il a utilisé également les réseaux sociaux. «Les fêtes des musulmans sont connues. Il s'agit de l'Aïd El-Fitr et de l'Aïd El-Adha», a-t-il expliqué. Selon lui, des milliers de tracts ont été également distribués à travers l'ensemble du territoire national. «Nous avons ciblé les commerçants, les boulangers et les propriétaires des hôtels et des restaurants et nous avons placardé des écrits dans les différents endroits publics», a fait savoir Hamadache. Ce dernier a indiqué qu'il avait demandé aux pâtissiers et aux boulanger à ne pas préparer les gâteaux, les confiseries et surtout ladite «bûche». Les citoyens également ont été convaincus à ne pas acheter ces confiseries et de s'abstenir à célébrer ces fêtes même dans leurs foyers. Sur son site personnel, ce salafistes a fait savoir que l'objectif de cette campagne vise à enseigner aux Algériens leur islam. «N'importe quel musulman qui s'amuse à les imiter est considéré comme eux», a-t-il expliqué. L'organisation des salafistes n'est pas la seule qui a organisé des campagnes anti-fêtes de fin d'année. Plusieurs autres «chouyoukhs» ont fait de même. Par leurs «fatwas», ils interviennent dans la vie des Algériens, rendant parfois caducs les lois et les textes de la République. Ils légalisent ce qui leur semble bon et interdisant tout ce qui ne marche pas avec leur désastreuse idéologie. Redevenir «cheikh» en ces temps n'est pas une chose difficile. La qualification, la fonction, le niveau d'instruction et les diplômes ne sont pas un handicap pour les personnes désirant redevenir des «chouyoukhs. Pour redevenir «cheikh» des «chouyoukh», il faudrait multiplier les prêches incendiaires, d'inciter le peuple à la rébellion et à la violence et surtout de pointer du doigt les hauts responsables de l'état et les intellectuels. Ils sont déclarés systématiquement «chouyoukh» l'ensemble des personnes ayant fait l'école du wahhabisme en Arabie Saoudite ou qui ont vécu en Afghanistan ou au Pakistan. En plus des injures lancées au quotidien à l'encontre des hauts responsables de l'Etat, intellectuels et les personnes qui refusent d'adhérer à leur idéologie, lesdits «chouyoukh» n'arrêtent pas de tirer à boulets rouges sur n'importe quelle chose ayant des relations avec la modernité. Au niveau des mosquées, ils imposent leurs propres idéologies et s'attaquent aux fidèles qui lisent le coran. Ils demandent également aux fidèles à ne pas lever les deux mains au ciel, lorsque l'imam commence à invoquer le Bon Dieu après les prières. Lesdits «chouyoukh» s'imposent également au niveau des cimetières et obligent les personnes qui accompagnent le mort à sa dernière demeure à ne pas présenter les condoléances aux familles du défunt. Au niveau du domicile des parents du décès, ils interviennent également pour empêcher ceux qui devraient présenter leurs condoléances à ne pas embrasser les parents. «La yajouz de faire la bise, contentez-vous de serrer uniquement la main», crient-ils à haute voix. Pensant le mois de Ramadhan, les mêmes «chouyoukh» ont privé les milliers d'Algériens, les plus démunis de s'approvisionner en viande congelée. Pour convaincre les pauvres citoyens, ils leurs disent : «N'oubliez pas que vous êtes des musulmans, ne mangez pas cette viande. Puisque vous ne savez pas qui a égorgé ces moutons, vous devriez s'abstenir à l'acheter et à la manger.»